Pour cette seizième édition des Epicuriales, Pierre Luthers, co-fondateur et co-organisateur de cet évènement gastro-festif, se livre à #Liégeois.
Très jeune, Pierre Luthers a développé une passion pour la gastronomie, le vin et l’organisation, lançant notamment un ciné-club et un magazine alors qu’il était encore étudiant. « J’aime particulièrement l’association mets/vin », me confie cet ancien ingénieur des mines. « J’ai même tendance à choisir d’abord le breuvage et ensuite les assiettes. »
Avec Robert Olbrechts et à l’initiative du regretté Michel Firket, celui qui organise également le célèbre Village Gaulois, a lancé voici près de vingt ans les Epicuriales. « Nous nous sommes un peu inspirés du Preuvenemint de Maastricht pour un évènement conçu comme un salon et non comme une foire avec pour objectif de promouvoir la gastronomie du Pays de Liège, ses chefs et ses restaurants », me précise Pierre. « C’est une belle vitrine pour les restaurateurs qui peuvent ainsi faire connaître leur établissement tout en ravissant les papilles d’une foule nombreuse. »
Une organisation réglée comme du papier à musique mais qui nécessite évidemment une minutieuse préparation. « C’est une opération commando pour les restaurateurs avec tout un processus à mettre en place : monter une cuisine, déplacer leurs équipes, soigner la déco », m’explique cet ardent défenseur des Côtes du Rhône. « L’Horeca marche très fort depuis l’assouplissement des mesures sanitaires. Il y a une véritable frénésie, les gens ont envie de sortir. Cependant, le secteur a perdu beaucoup de bras, ce qui rend la tâche des restaurateurs plus ardue. »
Après une édition 2019 perturbée par une violente tempête et deux années de pause à cause du Covid, les Epicuriales font leur grand retour dans le parc de la Boverie. « Un écrin magnifique », souligne Pierre, enthousiaste à l’idée de mettre en avant la gastronomie liégeoise pour cet évènement « gastro-festif » . « Les restaurateurs liégeois sont cool et passionnés, à l’image des Liégeois, finalement. »
En quinze éditions, Pierre fut aux premières loges pour assister à l’évolution de la cuisine. « La notion de streetfood – dont le Moment est un des fers de lance – s’est implantée avec des plats à partager, ce qui correspond bien à la philosophie des Epicuriales. Le bio et le local sont aussi désormais bien ancrés au cœur de la démarche de nombreux chefs comme le talentueux Thomas Troupin », analyse-t-il. « Cette année encore, notre évènement a réussi à rassembler un plateau de qualité pour proposer des cuisines d’inspirations diverses. »
Avec le temps, Pierre a noué de solides amitiés avec les restaurateurs venus de toute la province mais également de Paname. « Il existe une véritable synergie. Une communauté s’est formée, avec notamment des chefs parisiens qui en emmènent d’autres dans leurs bagages et viennent profiter de l’évènement », sourit-il avant d’évoquer Philippe Fauchet, venu lors des éditions 2017 et 2018. « Il fermait son restaurant et venait avec son équipe pour en faire une opération de teambuilding. Il travaillait intensément mais sans se prendre au sérieux. Sa qualité, sa rigueur furent un exemple inspirant pour les autres. »
Un savant mélange de précision gustative et de convivialité qui résume parfaitement ce grand barnum de la gastronomie liégeoise.
Thiebaut Colot