Les tragiques inondations de juillet 2021 dont c’est l’anniversaire ont marqué considérablement notre région. La photographe Danielle Rombaut avait immortalisé sur pellicule les ravages causés par la nature.
Ancienne fonctionnaire fédérale, l’Anversoise Danielle Rombaut se passionne pour l’image. Dans le cadre de ses études en photographie et alors qu’elle cherche un sujet pour son projet de fin d’année, elle tombe sous le choc des ravages causés par les tragiques inondations de juillet dernier. « Je voulais me rendre sur place pour voir les terribles conséquences infligées par la nature aux courageux habitants de Pepinster, Trooz ou Chaudfontaine mais je ne voulais pas être considérée comme une voyeuse », m’explique-t-elle une matinée de pluie.
Danielle laisse passer quelques semaines et en septembre, alors qu’elle doit se rendre dans la région pour un autre projet, elle constate qu’elle n’est qu’à vingt minutes de Pepinster. Armée de son appareil photo qui ne la quitte jamais, elle décide de se rendre dans la vallée alors que les médias sont désormais bien moins présents. « Ce fut un terrible choc », reconnait-elle. « Je n’avais jamais assisté à cela, une telle désolation, des débris partout. Je n’imaginais pas cela possible dans un pays comme le nôtre. »
Sur place, elle capture des images saisissantes, qui racontent l’histoire d’une catastrophe sans précédent qui marqua toute une région. « Mais j’avais aussi besoin de parler avec les sinistrés », me confie-telle. Grâce à un groupe Facebook, elle entre en contact avec des habitants de Pepinster et de « La Brouck » et revient à plusieurs reprises. « Les gens m’invitaient chez eux pour me montrer l’étendue des dégâts et nos échanges nous faisaient du bien, à moi comme à eux, je crois. »
De ces séjours dans la vallée de la Vesdre, Danielle tire des clichés superbes et émouvants qui trouvèrent refuge dans La Galerie du Soir du Musée de la Photographie de Charleroi (l’expo s’est terminée le 15 juin dernier). « Cette exposition montre la catastrophe mais aussi, malheureusement, la beauté que la nature peut donner quand elle se déchaîne », constate la photographe anversoise. « C’est bouleversant et triste et ce contraste est un peu bizarre. » Et d’ajouter : « Les photos sont très naturelles. Elles ont enregistré autant que possible la réalité des habitants des communes visitées en tâchant de respecter leur vie privée avec une certaine forme de pudeur. »
Du vernissage, notre interlocutrice ressort soulagée, les sinistrés ayant bien compris sa démarche et le respect qu’elle leur témoigne. « Je me suis également développée pendant ce projet. J’ai dépassé ma crainte de parler aux gens et un monde s’est ouvert sous mes yeux. Cela faisait chaud au cœur de voir ces volontaires venir de partout pour prêter main-forte aux personnes touchées par la catastrophe, d’être le témoin de cette énergie », se souvient Danielle. « Et les échanges furent particulièrement émouvants. »
Un an après les terribles dégâts causés par les torrents d’eau qui ont traversé notre région, les sinistrés se reconstruisent et retapent leurs habitations mais resteront marqués au fer rouge par ces funestes jours de juillet 2021.
Thiebaut Colot
Plus d’informations sur www.daniellerombautfotographie.be et sur www.museephoto.be