Parmi les disciplines sportives, le triathlon est sans nul doute l’une des plus exigeantes. Mais que dire du deca-triathlon ? Alors qu’un Belge vient de pulvériser le record du monde de cette discipline complétement folle, Delphine Thirifays fait le point pour #Liégeois.
Réussir à boucler un triathlon nécessite une condition physique parfaite, encore plus lorsqu’il s’agit d’un Ironman. En effet, tout le monde n’est pas capable de s’enfiler 3,8 kilomètres de natation suivis de 180 kilomètres à vélo et d’un marathon (42 kilomètres et des poussières) en course à pied. Alors que dire de ceux qui se lancent l’improbable défi de réussir un déca-thriatlon, soit 38 kilomètres à la nage, 1800 kilomètres à vélo et 420 kilomètres en courant ? « C’est une discipline absolument folle ! », s’exclame Delphine Thirifays, pourtant pas la dernière pour se lancer des challenges exigeants. « L’ultra distance était déjà bien ancrée dans le monde du sport en scindant les disciplines – nage, bike et run – et en triathlon, l’Ironman a toujours été cette épreuve mythique du triathlon longue distance que finalement peu de personnes parviennent à accomplir. »
Avec le deca-triathlon, les efforts demandés aux participants sont tout simplement ahurissants. « Venir mettre des distances plus grandes que celles de l’Ironman paraissait complètement démesuré ! Mais pourtant, de plus en plus d’athlètes « ultras » tentent l’aventure et je pense qu’il ne sera pas anodin que cela se développe davantage », continue Delphine, championne du monde amateure de duathlon.
Et sur cette épreuve hors norme, c’est un Belge qui a explosé les compteurs. En bouclant cet effort surhumain en 182 heures, 43 minutes et 34 secondes, Kenneth Vanthuyne a amélioré le précédent record de près de sept heures ! Novice dans cette discipline, le Belge ne pensait pas réussir pareille performance. « On entre complètement dans une autre dimension sur des distances pareilles », souligne Delphine, par ailleurs coach sportive. « Il s’agit d’efforts de plus d’une journée pour lesquels il faut inclure des temps de sommeil et une nutrition d’efforts pour tenir le coup aussi longtemps. Et il faut surtout que l’organisme accepte la violence d’un tel effort qui parait, de prime abord, surhumain et insurmontable. »
Thiebaut Colot
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