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« Montrer la beauté de la forêt et ce qu’elle apporte à l’homme »

À la une Citoyenneté Portraits Société

Harold t’Serstevens va prochainement partir explorer les forêts du monde. #Liégeois vous emmène à la découverte de ce jeune homme qui a décidé d’aller au bout de ses rêves.

Avec un papa dans les parcs et jardins, Harold t’Serstevens a rapidement pris goût à la nature mais c’est avec le temps qu’il a développé une conscience environnementale et une véritable passion pour la forêt, matérialisées par des études de bio-ingénieur en gestion des forêts à Gembloux. « Depuis tout petit, je vais tout le temps en forêt pour me promener, aller aux champignons, découvrir de nouveaux coins », me confie ce jeune homme dynamique de 23 ans. « C’est un milieu ultra naturel où l’on n’a pas l’impression que l’homme a commis trop de dégâts. J’y apprécie aussi la dynamique de mouvement car une forêt est en perpétuelle évolution. C’est à la fois une empreinte de notre passé et une projection de notre futur. » Et d’ajouter : « C’est aussi hyper reposant, il n’y a pas besoin de fermer les yeux pour méditer. D’ailleurs, c’est lors d’une balade dans les bois que j’ai eu cette idée de partir explorer les forêts du monde. »

Lorsqu’il était en Erasmus, Harold a lancé, avec un ami, Kamélia Kombucha : une boisson à base de thé, possédant plusieurs vertus pour la santé, et assez tendance. Les deux jeunes étudiants ont même été approchés par des investisseurs. « Cela m’a poussé à réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie : rester en Belgique et travailler derrière un bureau ou me lancer dans une aventure davantage porteuse de sens », m’explique-t-il avec candeur. Conscient des enjeux écologiques auxquels la planète et ses occupants font face et désireux de partir à la rencontre d’autres territoires, cultures, peuples et civilisations, Harold pousse plus loin sa réflexion et décide de se lancer à l’assaut du vaste monde.

« Le projet d’une vie »

« C’est le projet d’une vie », souligne-t-il avant de détailler son plan initial. « Pour la première année, je veux franchir l’Atlantique et découvrir l’Amérique du Sud, ses forêts tropicales et les peuples amérindiens. La deuxième année pourrait être consacrée à l’Amérique du Nord et ses forêts tempérées ». Trois piliers sont au cœur de sa démarche : l’environnement, la culture et les rêves. « Je veux prouver qu’il faut poursuivre ses rêves, ne pas avoir peur de l’échec qui peut aussi se révéler formateur et instructif », me précise-t-il fort à propos.

Loin de vouloir vivre cette formidable aventure dans son coin, Harold a à cœur de la partager afin de conscientiser les citoyens aux enjeux environnementaux et civilisationnels, de mettre en lumière les préoccupations d’aujourd’hui qui auront, inéluctablement, un impact sur le monde de demain. « La traversée de l’Antlantique m’aidera à sensibiliser quant aux enjeux relatifs à nos océans – la surpêche, la pollution, l’acidification – et à découvrir le lien fort qui les lient aux forêts. La déforestation fait également partie des thématiques que je souhaite mettre en avant, avec notamment la déforestation de l’Amazonie au profit d’une agriculture trop intensive », détaille-t-il. « J’aspire aussi à montrer comment les peuples – par exemple Amérindiens – qui sont en première ligne prennent de plein fouet les dégâts occasionnés par certaines pratiques et dérives et comment ces peuples indigènes évoluent dans ce contexte. »

Pour Harold, cela ne fait aucun doute : « Il est crucial de préserver notre environnement et d’aller vers des comportements plus responsables », assure-t-il sans toutefois verser dans un « éco-terrorisme » à la Greta Thunberg. « Et pour faire prendre conscience de cela, je crois indispensable de pouvoir montrer la beauté de la forêt et ce qu’elle apporte à l’homme. » Ainsi, il sera possible de suivre les pérégrinations et découvertes de ce jeune homme qui n’a pas froid aux yeux via sa chaine YouTube et les réseaux sociaux. « Cela me permettra d’expliquer les enjeux auxquels nous sommes confrontés, d’exposer la réalité de terrain, les problématiques liées à certaines situations et de susciter la réflexion pour peut-être amener des solutions concrètes. »

« Je me sens serein et armé pour tenter de faire bouger les choses »

Pour cet ancien animateur scout, la volonté de transmettre est comme une seconde nature. C’est pourquoi huit classes de quatre écoles différentes – le Sartay, Mehagne, l’école de devoirs La Place et une école namuroise – vont suivre Harold dans son projet au travers d’interactions vidéo et de carnets pédagogiques réalisés par cet Embourien. « Ces carnets sont destinés aux élèves de la troisième à la sixième primaire et sont adaptés à leur âge avec toujours le même fil rouge et la volonté que les enfants apprennent en s’amusant », me dit-il, spécifiant qu’une équipe pédagogique est prête à lui donner un coup de main. Les petits chanceux pourront ainsi, par exemple, découvrir l’histoire de la Transatlantique sous un autre jour, aider Harold à tracer son itinéraire pour rejoindre l’Amérique du Sud ou encore découvrir le principe de la poussée d’Archimède.

Alors que le jour du grand départ approche (le 18 novembre), Harold partage son temps entre la tournée des écoles – « Je vais dans les classes pour faire connaissance avec les élèves, présenter mon projet et répondre à leurs questions » – et le bouclage de son budget car, indéniablement, l’argent reste le nerf de la guerre. « Il faut pouvoir compter sur 4000 euros de matériel et maximum 8000 euros pour vivre une année complète », précise Harold, qui a prévu de travailler au fil des étapes que lui proposera son voyage.

Une aventure qui ne fait que commencer pour ce jeune homme sympathique, bientôt parti – en stop et bateau – pour un voyage initiatique avec la volonté de donner un coup d’éclairage inédit sur les enjeux environnementaux. Loin d’être paralysé par la peur, c’est plutôt l’excitation qui prédomine chez lui. « Je vais me réveiller chaque matin pour vivre un quotidien différent et faire ce que j’aime », conclut-il.

Thiebaut Colot

Pour les écoles désireuses de souscrire au projet d’Harold, c’est encore possible via ce lien : https://forms.gle/BrgFjQq8sdNbsAMg7

Mail : haroldtserstevens@gmail.com
Instagram : harold.tserst

You Tube : https://www.youtube.com/channel/UCfSY909zFRJHlzAIeNNscaw

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