#Liégeois vous emmène à la découverte de Yikai Qiu, jeune chef talentueux qui a ouvert Kaillou, très chouette établissement gustatif à Villers-le-Bouillet.
C’est au début de l’adolescence que Yikai Qiu débute le basketball après avoir longtemps arpenté les playgrounds. « Je m’entraînais tous les jours dans la cour de l’école Saint-François-Xavier, même lorsqu’il neigeait », se rappelle-t-il. « J’aime tout dans ce sport : l’esprit de compétition et de camaraderie, le jeu en « un contre un », devoir créer pour soi-même et pour les autres. »
Le Verviétois stoppe le basket en club quand il part à Louvain entamer des études de droit. Après deux années, il décide de bifurquer vers la cuisine, son autre passion. « Mes parents, originaires de Chine, sont installés en Belgique depuis trente ans et tiennent le restaurant Le Palais du Mandarin à Verviers. Cela m’a naturellement conduit vers la cuisine même si mes parents me déconseillaient de m’engager dans cette voie », continue Yikai qui se forme à l’Ecole d’Hôtellerie de Spa. « Mais j’ai surtout appris sur le tas », me précise-t-il immédiatement, évoquant ses stages Au Coin des saveurs à Heusy et chez Olivier Massart au restaurant Ô de vie. « Cela fut un vrai kiff ! J’ai compris que c’était cela que je voulais faire : une cuisine créative. »
Ce jeune homme de 29 ans, souriant et passionné, se forme auprès des meilleurs – Thomas Troupin à La Menuiserie, Max Zimmer l’année où ce dernier remporte le prix de Chef de l’année, Sang Hoon Degeimbre à L’air du temps, Filip Claeys à De Jonkman à Bruges – avant de s’expatrier outre-Quiévrain pour travailler au Toya et puis à La Cachette, un restaurant gastronomique à Valence. « Chaque chef a son style, sa manière de bosser et ces différentes expériences m’ont beaucoup appris et permis d’améliorer ma technique, d’affiner ma philosophie, de savoir vers où je veux aller », m’explique-t-il.
C’est aussi dans la Drôme qu’il rencontre Sarah, sa future épouse et la maman de leur charmante petite fille née il y a peu. C’est avec Sarah, logopède de formation mais qui donne un coup de main en salle, que Yikai a ouvert tout récemment Kaillou. « Nous sommes tombés par chance sur cette maison. Le restaurant est au rez-de-chaussée et nous vivons à l’étage. Cela nous permet de bénéficier d’un meilleur équilibre de vie et de nous retrouver ensemble », sourit-il.
En cuisine, Yikai retrouve des sensations que lui procurait la balle orange. « J’associe vraiment ces deux disciplines. La mise en place correspond un peu à l’entraînement tandis que le service, c’est le match. Et le coup de feu, c’est comme le money time, il faut savoir être « clutch », gérer la pression et faire la différence pour que les clients apprécient l’expérience », détaille-t-il.
Le plaisir, le sien et surtout celui de ses convives, est au centre des préoccupations de ce jeune chef talentueux qui veut, avec Kaillou, s’installer durablement, donner de la joie aux gastronomes et s’amuser. « Aux fourneaux, il faut être créatif et ouvert. La cuisine, c’est avant tout une question de goût et d’amour », m’assure-t-il. « Je tente d’allier les traditions chinoises de mes origines avec les techniques modernes apprises tout au long de mon parcours. Je cherche à mettre en avant les produits locaux et les petits producteurs – nous avons une forme de responsabilité envers les générations qui arrivent et envers la planète – en privilégiant le circuit court et les produits de saison. »
Dans son bel établissement implanté à Villers-le-Bouillet, le jeune papa envoie des assiettes savoureuses, originales, élégantes et surprenantes. Du beau et du bon ! « C’est une cuisine sans prétention, pour mettre le produit en valeur et se faire plaisir », observe-t-il. « Je ne cherche pas à rentrer dans une case ou à briguer des récompenses. Je ne veux pas quelque chose de guindé mais au contraire, un lieu où la convivialité règne et où nos clients peuvent passer un moment privilégié. Une cuisine plaisir. »
Une philosophie que celles et ceux qui ont poussé les portes de Kaillou ont pu apprécier, ressortant totalement conquis.
Infos et réservations : Accueil – Kaillou
Thiebaut Colot
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