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« Je suis comme un gosse qui a des étoiles plein les yeux »

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Un Liégeois sur le Rocher ! Depuis bientôt un an, Zlatan Hadzismajlovic est l’un des trois kinés de la « Rocca Team », l’équipe de basket de Monaco et l’une des meilleures d’Europe. Entretien avec un passionné.

Liège est une pépinière à talents et ceux-ci se démarquent dans tous les secteurs : la musique, l’écriture, le cinéma, la peinture, l’art et la télévision, la gastronomie, le sport, la conquête spatiale ou encore le domaine médical et paramédical. Diplômé en Education physique à Beeckman et puis en kinésithérapie au Barbou, Zlatan Hadzismajlovic a travaillé pendant un an comme kiné pour le Spirou Charleroi (D1 belge de basket) et durant quatre années la JL Bourg (D1 française de basket) en parallèle de la formation en ostéopathie qu’il aura terminée dans douze mois. Depuis août 2022, il est membre à part entière du staff médical de l’équipe de basket de Monaco, l’une des meilleures formations européennes qui vient de disputer le Final Four de l’Euroleague et est actuellement bien partie pour décrocher le titre en finale de la Betclic Elite (la D1 française de Basket) face aux Métropolitans du phénomène mondial Victor Wembanyama.

Zlatan, comment vis-tu cette première saison sur le Rocher ?

J’adore vraiment ! J’ai retrouvé le plaisir d’aller au boulot. Je suis comme un gosse qui a des étoiles plein les yeux et j’essaie de profiter de chaque instant. Ici, je prends mon pied ! C’était un vrai challenge pour moi de sortir à nouveau de ma zone de confort. Je sortais d’une saison très compliquée à la JL Bourg, les résultats n’étaient pas au rendez-vous et c’était difficile personnellement. J’avais un peu perdu la flamme à cause de certains évènements sur lesquels je ne vais pas m’appesantir mais ce fut une leçon de vie. C’était important pour moi d’être à nouveau heureux au boulot… Et j’adore ce que je fais. Cette saison, je travaille en équipe car nous sommes trois kinésithérapeutes : j’ai dû apprendre à partager le boulot. Et l’équipe que nous formons à trois a de la gueule ! Le rythme de l’Euroleague est franchement incroyable, impossible de s’en rendre compte sans être plongé dedans. J’avais vécu deux saisons en Eurocup mais cela n’a rien à voir. Je crois que nous en sommes à 85 ou 86 matchs officiels. Et ce n’est pas fini, il nous reste encore deux victoires à conquérir !

L’effectif de la Rocca Team est incroyable avec de très grosses pointures. Qu’est-ce que cela fait de bosser au quotidien avec des gars comme Mike James, Donatas Motiejunas ou Elie Okobo qui ont évolué en en NBA par le passé ?

J’avais déjà eu l’occasion de travailler avec d’anciens joueurs NBA comme Chris Johnson, Norris Cole ou Eric Mika. Pour moi, ils ne sont pas différents des autres joueurs. Je ne crois pas qu’on puisse, dans mon métier, être admiratif d’un CV, être fan. Mais il faut respecter le parcours de chacun. Cependant, c’est bien évidemment très enrichissant d’échanger avec des joueurs qui ont connu la NBA.

Tu parlais tout à l’heure du rythme de l’Euroleague, l’équivalent pour le basket de la Champions League en football. Votre équipe de Monaco a ramené la France sur le devant de la scène en rejoignant le Final Four. Qu’as-tu retiré de cette expérience ?

Pour moi, ce fut une expérience hors du temps… C’était incroyable ! En Euroleague, il y a trois compétitions : la saison régulière, les Playoffs et le Final Four. Ce qui est stimulant, c’est que c’est rarement le favori de la saison régulière qui gagne à la fin. Ce fut vraiment une magnifique aventure, surtout pour cette première saison à ce niveau. Cela donne envie de revivre de tels moments !

En demi-finale des Playoffs de Betclic Elite, Monaco était opposé à la JL Bourg. Qu’as-tu ressenti en retrouvant ton ancien club à ce stade de la compétition ?

J’étais content que nous ayons réussi à envoyer les Burgiens en vacances, surtout que nous avions perdu deux fois contre eux cette saison (rires). Plus sérieusement, la JL reste un club à part pour moi, c’est un peu ma famille du basket français. C’est dans ce club que j’ai le plus évolué dans mon métier et c’était très facile de bosser là-bas car l’organisation est tellement professionnelle. Ce club et ses membres ont des valeurs et je suis reconnaissant envers eux. Dès lors, à la fin du match 3, j’étais content mais en même temps un peu triste pour eux… Mais ils ont réussi une très belle saison et je suis content de voir qu’ils continuent à évoluer.

En finale, vous affrontez les Metropolitans de Victor Wembanyama. Comment analyses-tu le phénomène sportif et médiatique autour de ce joueur ? Est-il vraiment le plus gros potentiel de l’histoire du basket et peut-il réellement révolutionner ce sport ?

Je pense que nous n’avons jamais vu un gars aussi grand qui est capable de bouger aussi facilement et qui a de vrais skills. Donc oui, indubitablement, il est unique en son genre ! Il est d’ailleurs assez impressionnant. Il a réussi une énorme saison avec les Mets 92 alors que le championnat français est l’un des plus physiques d’Europe. J’ai hâte de le voir en NBA (ndlr : le prodige français est attendu comme le 1er choix de la draft et devrait dès lors jouer la saison prochaine pour les Spurs de San Antonio). Je pense que compte-tenu des règles NBA, il aura encore plus facile pour dominer. Le seul souci – qui n’en est pas un – est l’enchainement des matchs. Mais Guillaume Alquier a fait un gros travail physique avec lui cette saison et en NBA, les staffs font très attention à la charge de travail.

Thiebaut Colot

Crédits photos : Monaco Basket

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