Rencontre avec Bérode, talentueux artiste liégeois lauréat des Franc’Off 2022 et dont le nouvel EP sortira fin d’année.
Jeudi 20 juillet 2023 19 heures, Casino de Spa, je retrouve Quentin Maquet qui s’est produit quelques heures plus tôt sur la scène Spa Reine des Francofolies de Spa. « Pour ceux qui sont de la région ou qui écrivent en français, les Francos sont une date qui clignote. Je ne casse quasiment jamais de cordes à ma guitare mais j’ai changé les cordes de celle-ci pour ce concert, c’est pour dire », sourit-il.
Figure bien connue de la scène liégeoise, multi-instrumentiste talentueux et tête pensante de Dalton Télégramme, Quentin s’est aventuré dans un projet plus personnel : Bérode. « J’ai toujours fait partie de groupes, j’ai toujours écrit beaucoup de chansons » rappelle-t-il. « Il y a deux ou trois ans, cela devenait trop pour ma mémoire de conserver ces morceaux, j’ai donc enregistré une maquette. »
Son bon ami et talentueux guitariste Remi Rotsaert le convainc de se lancer. « On s’est dit let’s go ! On a osé, avec nos deux guitares, présenter ces chansons et cela a plutôt bien fonctionné », continue-t-il. « Le projet a logiquement un peu grandi. » Et Bérode a rapidement su trouver son public et séduire les spécialistes, remportant au passage le concours Franc’Off 2022 ! « C’est évidemment une fierté. Mais cela m’a aussi permis, alors que je n’avais encore ni booker, ni manager pour Bérode, de remplir une saison complète de concerts. Et pouvoir ainsi dégager du temps pour me consacrer à l’essentiel : la musique. »
La musique, une passion qui l’anime depuis si longtemps. « Ce que je préfère, c’est quand jaillit une phrase sur une suite d’accords », confie-t-il. « Avec Bérode, je bénéficie d’une page blanche totale où expérimenter tous mes délires. »
Depuis toujours, les mots comptent pour ce trentenaire liégeois qui écrit ses chansons dans son divan accompagné de sa guitare sèche. « Je suis un vieux scout », plaisante-t-il avant de nous confier le secret de sa singularité. « Je tâche de me mettre toujours en position de recevoir des idées. Je lis beaucoup, j’utilise les transports en commun et même au resto ma meuf doit me rappeler à l’ordre pour que j’arrête d’écouter les discussions des voisins de table »
Une écoute attentive et une attitude contemplative qui s’accompagnent d’une prise de notes permanentes. « Fondamentalement, je n’ai pas plus d’idées que n’importe qui mais je note toutes celles qui me viennent à l’esprit. Même la nuit, je me lève pour écrire dans mon téléphone l’inspiration qui me vient. Je ne laisse jamais passer une idées », souligne-t-il. « Et c’est grâce à ce fouillis d’idées, à ce bordel de notes, que la chanson va naître. » Et d’ajouter : « Ce sont d’ailleurs toujours les mots et le texte qui m’emmènent vers le sens de la chanson. »
Un procédé qui a fait ses preuves et qui permet à Quentin/Bérode de nous offrir quelques sublimes morceaux aux accents folks. D’autres seront à découvrir d’ici quelques mois, Bérode sortant son nouvel EP le dix décembre à la Rotonde du Botanique à Bruxelles. Pour patienter, il faudra écouter en boucle « Nous non », « La vie qui nous va », « On a marché sur la loose », « Faux pas » ou encore « Lâcher l’échelle ». Il y a pire comme programme !
Pour découvrir le récit de la première soirée des Francos, celle où Bérode s’est produit : « On a besoin de jolies histoires » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)
Thiebaut Colot
Crédits photos : Bérode/DR