Récit de la journée de clôture en apothéose des Francofolies de Spa où même la pluie ne doucha pas l’enthousiasme des francofous.
La météo plus que maussade et la pluie qui s’invitait à intervalles réguliers n’avaient pas douché l’ardeur des francofous qui étaient déjà très nombreux dimanche après-midi dans la cité bobeline pour assister à la dernière journée des Francofolies 2023. Elia Rose, Cloudie, Julien Granel, Orlane, Charlotte Fever, Kendji Girac, Christophe Willem, Marc Lavoine étaient à l’affiche. Mais aussi et surtout Florent Pagny, toujours en train de lutter contre un cancer du poumon . Pour son grand retour sur scène, il avait attiré de nombreux fans venus le soutenir, l’encourager et profiter de son immense talent et des dizaines de chansons qui les accompagnent depuis plus de trente ans.
À 18 heures sur la scène principale, Kendji Girac amenait le soleil avec son accent chantant et ses morceaux entraînants, suivi, une petite heure plus tard et sur la scène Proximus, de Christophe Willem. « La Tortue » est arrivée à maturité et à l’instar d’un papillon quittant sa chrysalide, affichait une belle sérénité et une joie communicative. « On va vaincre la pluie », assurait-il, casquette des Yankees vissée sur la tête. « J’tomberai pas » suffisait à réchauffer l’atmosphère et à peine quelques minutes plus tard, l’artiste français révélé dans Nouvelle star quittait la scène pour fendre la foule et terminer sa chanson dans le public dans une ambiance indescriptible. « Si vous voulez chanter et danser, c’est votre soirée, lâchez-vous », promettait-il à son large auditoire, rappelant au passage son « attachement particulier à Spa » et à son « ambiance incroyable ». Avec une énergie et une générosité débordantes, Christophe Willem enchaînait les titres – dont « Sunny » en revival de la Nouvelle Star car « elle amène un groove, elle amène le soleil » – devant une foule conquise et enthousiaste. Le prochain quadragénaire bouclait son show avec élégance en remerciant absolument tous ceux qui, de près ou de loin, avaient contribué à ce concert. Classe !
« Avec ce que Florent Pagny traverse, je ne pouvais pas manquer ce concert », expliquait Marc, un fidèle de la première heure qui, comme des milliers de festivaliers, attendait avec impatience l’arrivée de l’artiste de 61 ans. « Les incantations ont marché pour arrêter la pluie », osait-il à son arrivée sur scène, revêtu d’une longue veste de cuir. Pendant plus d’une heure et trente minutes, Pagny allait dérouler chronologiquement les chansons les plus emblématiques – pour lui ou pour ses fans – de sa carrière. Rappelant que cela faisait 35 ans qu’il envoyait des messages grâce à la nature qui fut gentille avec lui en lui donnant une jolie voix, il proposait de commencer par le commencement, « N’importe quoi », devant une marée de bras. Face à une foule en liesse, Pagny enchaînait ses plus grands succès et évoquait ses débuts dans un piano bar – « Comme d’habitude » – et ses rencontres avec Jean-Jacques Goldman – « Bienvenue chez moi », – Obispo et Lionel Florence. « Savoir aimer est sans doute un de mes plus beaux messages d’amour », soulignait-il. « Une chanson magique qui peut changer beaucoup de choses pour un petit chanteur de pop et de variétés », affirmait-il avant « Caruso ». « Mon plus gros message et un peu matérialiste malheureusement », présentait-il avant d’entonner « Ma liberté de penser », rejoint par l’immense public que la pluie ne décourageait pas. Une magnifique prestation qui rappelait et confirmait que Florent Pagny est bel et bien l’un des monstres sacrés de la chanson française. « Vous avez assuré, merci pour l’accueil et à la prochaine », terminait cet immense artiste à un public sous le charme.
Alors que la pluie cessait, Marc Lavoine faisait son entrée sur la scène Proximus devant un parterre de mordu(e)s de la première heure et des milliers de spectateurs. « Merci, vous êtes très gentils. Vous êtes le meilleur public du monde », assurait-il avant d’entamer « Le pont Mirabeau ». Bien plus en forme que lors de son récent passage au Forum de Liège, Lavoine allait livrer une prestation passionnante. « J’ai besoin de flirter, de virevolter », confiait-il pour le plus grand bonheur de ses nombreuses et fidèles admiratrices. « Les tournesols », « J’ai tout oublié », « Dis-moi que l’amour » cartonnaient, tout comme « Le parking des Anges » qui mettait la foule en ébullition. « Merci à toutes, merci à tous, merci de votre fidélité. Et surtout, je vous aime du fond du cœur. Merci, merci, merci », lançait « Marco » qui ne pouvait quitter les Francos sans la chanson qui fut à la base du lien indéfectible qui l’unit à son public. « Vous me connaissez un peu et vous savez que je suis timide. Je veux revenir 40 ans en arrière et chanter comme au premier jour », concluait-il avant une version toujours aussi bouleversante de « Elle a les yeux revolver » qui faisait chavirer tous les cœurs !
C’était ensuite au tour de Cali et de ses invités de s’emparer de la scène Pierre Rapsat pour une « Fête à Cali » qui bouclait, tard dans la nuit et en apothéose, une exceptionnelle – entre 130 et 150 000 festivaliers et des moments d’une grâce absolue – édition des Francofolies de Spa. À l’année prochaine !
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Thiebaut Colot