#Liégeois vous emmène à la rencontre de Julia Franquin, véritable pépite du basket belge et liégeois.
Avec une maman basketteuse – et ancienne joueuse de D1 – et une sœur qui a également chopé le virus, Julia Franquin a naturellement été nourrie au ballon orange, faisant ses premiers pas sur les parquets dès l’âge de quatre ans à Huy. Repérée à treize ans par les Panthers, elle rejoint alors le club liégeois qu’elle n’a plus quitté depuis. Dès ses 15 ans, elle participe aux entrainements de la D1 des Panthers et s’y forge sa place petit à petit.
Depuis près de quatre ans, elle est un membre à part entière de l’équipe première malgré une saison perdue suite à une lourde blessure aux ligaments croisés. « Je n’avais jamais eu de grosse blessure jusque-là, c’était nouveau comme situation pour moi. Ce ne fut pas facile, j’ai dû beaucoup travailler pour récupérer l’intégralité de mes moyens physiques », explique celle qui, à 20 ans, s’épanouit aux Panthers, véritable locomotive du basket féminin à Liège. « C’est un club axé sur la formation des jeunes – nous avons toutes grimpé les échelons jusqu’à l’équipe première – et qui offre de vraies opportunités d’évoluer au plus haut niveau. En plus de cela, aux Panthers, les études ne sont pas négligées et tout est mis en œuvre pour nous permettre de combiner nos études et le sport de haut niveau. »
Poursuivant des études d’éducatrice spécialisée à Jemeppe, Julia vit dans un appartement du club à Boncelles pour être à équidistance de son école et du Petit Country Hall où elle s’entraine quatre fois par semaine en plus de sessions individuelles programmées en fonction de son planning de cours. « Mon rêve est de devenir professionnelle et de vivre du basket mais je sais bien que vivre du basket féminin n’est pas forcément facile, c’est pourquoi il est important d’avoir un diplôme à côté. Et puis, une blessure est vite arrivée, je suis bien placée pour le savoir », confie-t-elle avec une franchise déconcertante.
Etudiante et athlète, Julia est sur tous les fronts, n’hésitant pas en parallèle à travailler seule pour muscler le bas de son corps et adaptant son rythme de vie et son quotidien au sport de haut niveau. « Je surveille mon alimentation et j’évite de manger trop lourd les jours de match. Quant au sommeil, c’est capital. Personnellement, je fais beaucoup de siestes », détaille-t-elle. « Evidemment, mon quotidien est différent de celui d’autres filles du même âge. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile de voir mes copines sortir le vendredi soir. J’aimerais parfois les accompagner mais ce ne serait pas raisonnable. C’est un choix de vie et je ne le regrette absolument pas car je peux vivre ma passion dans les meilleures conditions. »
Depuis les U16 et jusqu’aux U20, chaque été, cette talentueuse poste 4 – « un poste qui me correspond bien » – a défendu les couleurs de la Belgique. « C’est un honneur et c’est encore différent d’évoluer en club. Cela permet de rencontrer les meilleures nations du monde et d’y confronter notre niveau », souligne-t-elle. Cet été, ultime récompense, Julia a pris part à la préparation des Belgian Cats qui furent ensuite sacrées championnes d’Europe. « Une super belle expérience », s’extasie celle qui a pu apprendre en se frottant à Emma Meesseman. « Ces filles sont hyper douées et c’est leur métier. Elles sont tout le temps à fond et super dures pour progresser elles-mêmes et contribuer à faire progresser les autres. »
Depuis le début de cette saison, Julia a pris une autre dimension au sein des Panthers suite aux départs de certaines joueuses cadres et de l’absence de renforts étrangères. « Ce nouveau rôle est assez naturel, c’est une évolution logique. J’essaie simplement d’être le plus performante possible pour l’équipe », minimise-t-elle. « Notre objectif commun sera de faire mieux encore que la saison passée mais nous savons que ce ne sera pas une tâche aisée. »
Si les résultats des Cats aident à offrir davantage de médiatisation au basket féminin, certains clichés – erronés – demeurent. « Le basket féminin propose un jeu assez technique, fluide, beau à regarder. Je crois que les gens doivent venir assister à des matchs et ne pas rester bloqués sur des préjugés », assure Julia qui reconnait aisément que bien que la situation s’améliore, il reste encore beaucoup à faire pour populariser le basket féminin. « Cela vaut aussi pour d’autres sports plus confidentiels qui souffrent d’un manque de médiatisation alors qu’ils sont tout aussi intéressants. »
Pas de quoi cependant décourager cette dynamique jeune femme qui adore avant tout la compétition. « J’aime gagner, c’est mon moteur. Et j’aime cette idée du sport collectif qu’on gagne ensemble », avance-t-elle. « En plus, le basket offre une hygiène de vie, une certaine régularité – ça m’aide beaucoup pour mon organisation scolaire, par exemple – et de la rigueur. Sans oublier les valeurs qu’il véhicule comme l’importance de l’esprit de groupe. » Nul doute que nous n’avons pas encore fini d’entendre parler de la sympathique Burdinnoise, et c’est tant mieux !
Thiebaut Colot
Crédits photos : FIBA / Denis Esser pour Liège Panthers