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« Le challenge que je me fixe à moi-même »

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#Liégeois vous emmène à la rencontre de Thibault Delvenne, triathlète spadois qui a brillamment performé lors des récents Championnats du Monde d’Ironman 70.3 en Finlande.

Durant toute son enfance et son adolescence, Thibault Delvenne a pratiqué l’athlétisme avant de complètement arrêter le sport durant ses études supérieures. Celui qui est désormais comptable a renoué, comme beaucoup d’autres, avec les joies de l’effort sportif lors du premier confinement, s’adonnant à la course à pied, surtout, et au vélo. Retrouvant tout doucement une condition digne de ses années d’athlétisme, ce sympathique Spadois s’est essayé au trail dès 2021 et a même – déjà – disputé un triathlon.

Au début de l’année 2022, une fracture de fatigue du périoste contraint Thibault à mettre la course à pied de côté pour se concentrer sur le vélo durant plus de six semaines, son niveau sur deux roues s’améliorant sensiblement. Affilié au club local Triathlon Team des Fagnes, il prend goût à cette nouvelle spécialité. « Les possibilités du triathlon sont immenses et comme il est composé de trois sports, il n’y a pas de lassitude qui s’installe », explique Thibault. « Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le challenge que je me fixe par rapport à moi-même. Comment optimiser mes entraînements pour aller puiser au plus loin de ce que l’organisme peut réussir. C’est terriblement gratifiant de se fixer des objectifs, de mettre en place des processus et d’y arriver. Cela rend fier. »

Après avoir réussi une belle course lors de La Gileppe Trophy en août 2022, un accident lors d’une sortie à vélo lui occasionne une fracture de la clavicule qui stoppe momentanément sa progression. Mais désormais mordu par ces efforts longue distance, Thibault reprend rapidement le chemin de l’entraînement. Véritable stakhanoviste, le Bobelin ne laisse rien au hasard. « J’ai indéniablement modifié mon style de vie », reconnaît-il. « J’arrête l’alcool un mois avant une course, je fais attention à mon sommeil et à mon alimentation. J’ai mis en place une routine et je m’y astreins avec discipline. Et tout cela a un vrai impact sur la performance. »

Peu importe les conditions climatiques, Thibault s’entraîne six jours sur sept et souvent deux fois par jour. « Il faut savoir faire des sacrifices, des adaptations. Le télétravail aide à planifier les entraînements et ceux-ci remplacent la plupart des loisirs », assure-t-il. « Que cela soit dans l’entraînement ou dans l’évolution du style de vie, il faut y aller pas à pas, par petites touches pour aller de plus en plus loin. L’objectif fixé aide à respecter cette discipline et à résister aux tentations. »

Une méthode qui porte ses fruits puisqu’au Luxembourg en juin dernier, pour son premier Ironman 70.3, soit l’équivalent d’un demi Ironman qui reste la distance reine comprenant 3,8 kilomètres de natation, 180,2 kilomètres à vélo et 42,195 kilomètres (soit un marathon) de course à pied, Thibault signait un très gros résultat, décrochant du même coup son ticket pour les Championnats du Monde qui avaient lieu en Finlande au mois d’août. Et rebelote, puisque le jeune Spadois y améliorait son précèdent record de 13 minutes, bouclant l’épreuve en 4 heures et 13 minutes ! « Je ne m’attendais pas à réussir ce chrono, encore moins dans des conditions pas évidentes et avec un délai de préparation assez court », avoue-t-il.

Une réussite qui ne doit rien au hasard mais bien à la préparation rigoureuse, au talent et à la motivation de ce sportif émérite. « La natation, il n’y a rien à faire, je n’aime pas trop. Par contre, le vélo est un sport que j’adore suivre et pratiquer et c’est souvent le plus amusant lors d’un triathlon car on y est encore frais. Vu qu’on termine par la course, cette partie-là se joue davantage au mental », précise Thibault qui, pendant l’épreuve, suit un protocole d’alimentation validé au préalable par un nutritionniste durant la préparation. « J’ai des post-it collés sur le guidon de mon vélo car le corps est comme une voiture, il a besoin de carburant pour fonctionner et il est crucial de ne pas oublier de s’alimenter. »

Et si les distances d’un Ironman 70.3 semblent tout simplement énormes et irréalisables pour le commun des mortels, paradoxalement, l’épreuve file pour Thibault. « Je suis très concentré sur mon effort, mes données, mon niveau d’intensité et quand ça va bien, je n’ai pas le temps de penser, les kilomètres défilent et la course passe très, très vite », dévoile-t-il. « Je me remets également assez vite de ces efforts. Après le Championnat du Monde en Finlande, j’ai simplement été courbaturé pendant deux jours. »

L’année prochaine, Thibault ne prendra pas part aux Championnat du Monde, ceux-ci se déroulant en Nouvelle-Zélande. « Les conditions pour performer ne seront pas réunies compte-tenu de la distance où cette épreuve se déroulera, sans oublier que je me finance moi-même », justifie-t-il. « Mais je compte m’investir encore davantage dans cette discipline et disputer plusieurs Ironman 70.3. Pour chacun d’eux, il faudra se préparer spécifiquement plusieurs semaines à l’avance. » Et d’ajouter : « Je ne peux d’ailleurs que remercier ma compagne pour son soutien et me permettre de vivre ma passion. Mais aussi mon coach Mathieu Kartheuser qui a toujours cru en moi et en mes capacités et qui est pour beaucoup dans la réussite de ma saison, et mon club qui m’offre un espace où je me sens bien et où je peux poursuivre ma progression. »

Thibault n’est pas le seul à s’être pris d’affection pour ces intenses efforts en solitaire, le nombre d’adeptes de trails et de triathlon grandissant considérablement ces dernières années. « C’est vrai que ces disciplines sont à la mode », observe-t-il. « Le sport est un moyen assez facile de prendre confiance en soi, de réussir à réaliser des objectifs. Il apporte une gratification importante. »

Et pour celles et ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure, Thibault n’a qu’un conseil. « Il faut foncer et ne pas avoir peur, la plupart de ceux qui s’y mettent adorent. Et le mieux est de rejoindre un club afin d’être bien entouré », conclut-il.

Thiebaut Colot

Crédits photos : DR

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