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Totems Tikis n’a pas fini de nous étonner !
Lundi 30 novembre, la météo chagrine n’avait pas douché l’ardeur de la presse et des curieux qui avaient répondu à l’invitation de Serge Nokin alias Totems Tikis de le rejoindre au… Centre funéraire Dubois – Tanier, dont l’une des salles est rebaptisée… Totems Tikis ! Le lieu a de quoi surprendre mais il est au cœur du nouveau projet de cet artiste aussi prolifique qu’inspiré qui souhaite que chacun puisse avoir le choix de partir en beauté avec un cercueil ou une urne funéraire unique customisée par ses soins.
Bien loin de son travail originel, la sculpture de troncs à la tronçonneuse et la peinture sur toile, l’artiste sort ici de sa zone de confort pour proposer une vision en 3D de ses obsessions artistiques. « Je customise beaucoup d’objets. Cela va de la paire de chaussures aux tables de bistrot en passant par les objets décoratifs ou d’autres plus usuels », rappelle Serge Nokin que nous avions vu un soir au Lucana transformer une simple assiette en œuvre d’art. « Un jour, je me suis dit : pourquoi ne pas customiser un cercueil ? Lors d’une rencontre fortuite, j’ai exposé mon projet à Eric Schellebroodt, le responsable du Centre funéraire Dubois – Tanier, à Wanze. Il a été séduit par l’idée, et l’a partagée avec Patrick Neys, le responsable régional de DELA. Ils m’ont alors confié la customisation d’un prototype. »
Loin de sombrer dans le morbide, Totems Tikis veut offrir un dernier voyage poétique et explore pour cela diverses cultures et plusieurs continents. « En Afrique, au Ghana, ce sont des artistes qui personnalisent les cercueils. Ils réalisent celui-ci en s’inspirant de la vie du défunt. Ainsi, un pêcheur sera enterré dans un cercueil en forme de bateau ; un éleveur de volaille prendra place dans une immense poule. Et les cercueils sont décorés, colorés », détaille-t-il. « Au Mexique, la Fête des Morts est un véritable amusement. Les Mexicains affrontent la mort en s’en moquant, en la provoquant par des railleries. Ils se déguisent et vont même danser sur les tombes, dans les cimetières. Modestement, je pense que mon univers artistique est déjà rempli de signes évoquant notre finitude. Certaines de mes toiles dévoilent des squelettes et des crânes grimaçants. Mon logo est d’ailleurs une tête de mort… Pour moi, la mort et l’amour ne sont jamais très loin l’un de l’autre. »
Fervent adepte du street art, Totems Tikis veut décloisonner l’art, en instiller partout dans le quotidien de chacun et chacune. C’était donc tout à fait logique pour lui d’exposer ses œuvres au beau milieu du showroom d’un centre funéraire. Et c’est tout aussi naturellement qu’est née cette coopération avec DELA, seule société spécialisée en funérailles qui combine l’organisation et l’assurance d’obsèques et qui possède plus de 85 ans d’expérience et d’expertise.
Dans sa galerie trône déjà un superbe cercueil merveilleusement orné de la patte reconnaissable entre toutes de l’artiste hutois. « La plupart des visiteurs sont dubitatifs lorsqu’ils découvrent l’objet », reconnait Serge. « Mais lorsqu’ils réfléchissent au concept, ils trouvent l’idée géniale. Plusieurs personnes ont manifesté le désir d’acquérir un exemplaire de mon œuvre, afin d’effectuer leur dernier voyage d’une manière originale. »
Mais avant d’organiser cette dernière odyssée, les nombreuses personnes présentes ont pu admirer les créations unique de Totems Tikis en savourant un fantastique buffet digne… d’un dernier repas !
Thiebaut Colot
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Crédit photo : Christelle Grolet / Daniel Nokin