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« Jouer est une vraie passion »

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#Liégeois / Liégeois Magazine vous emmène à la rencontre de Julien Paschal, acteur liégeois qui crève l’écran dans la nouvelle super production Netflix « Berlin ».

Julien Paschal est l’exemple même qu’en faisant les choses par passion et en travaillant dur, le succès est au rendez-vous. « Je suis convaincu que lorsqu’on est passionné, qu’on parvient à écouter ses envies profondes et son instinct, que l’on est proactif et travailleur, de belles choses peuvent se produire », assure ce Liégeois.

C’est d’abord pour la musique que se passionne dès l’âge de neuf ans, Julien. « J’étais fasciné par la batterie, je kiffais vraiment ça », se souvient-il. « J’ai tanné ma maman pendant deux ans pour avoir une batterie et elle a finalement cédé, m’autorisant à en acquérir une avec mes petites économies d’enfant. » Adolescent, celui qui a vécu à Richelle, Lambermont et Dalhem joue dans son grenier et monte de petits groupes avec ses potes. À dix-huit ans, il part pour Bruxelles et Louvain-la-Neuve pour entreprendre des études d’ingénieur du son à l’IAD.A la même période, il est auditionné par un groupe qui venait alors de signer sur le label de dEUS où il rencontre le guitariste Teuk Henri. C’est le début d’une jolie carrière dans la musique, d’abord pendant dix ans avec Sharko. « Nous avons beaucoup tourné avec Sharko, en Belgique bien sûr mais également en France, en Angleterre et au Canada », se remémore Julien qui rejoint ensuite le groupe liégeois Piano Club emmené par Anthony Sinatra où il tiendra les baguettes pendant une décennie. « Parallèlement à ça, j’avais monté un label et un studio d’enregistrement, j’étais à 100% dans la musique. »

À partir de 2018, Julien commence à passer beaucoup de temps à Barcelone, une ville dont il avait toujours entendu parler de manière très positive. « Là-bas, je devais repartir d’une page blanche car contrairement à la Belgique, je n’y connaissais personne », précise celui qui décide de prendre des cours de comédie. « Cela faisait des années que je voulais faire du théâtre. En Catalogne, j’avais besoin d’avoir une activité artistique, l’occasion s’y prêtait bien. »

Les choses s’enchaînent en rythme, le Liégeois passe des castings et obtient des rôles dans des pubs, dans des courts-métrages, dans des films étudiants et puis décroche des petits rôles dans de grosses productions espagnoles. « Jouer est une vraie passion, cela m’occupe l’esprit et, comme la musique, l’écoute y est très importante et cela requiert d’être dans le moment présent, dans l’instant », explique-t-il. « J’aime jouer car cela me permet de me glisser dans la peau d’un personnage. L’interprétation nécessite d’observer les humains et de les comprendre, d’être en empathie, de se familiariser avec l’histoire du personnage que l’on devient. »

En juillet 2022, ce polyglotte – français, anglais, espagnol et de solides bases d’allemand – est contacté pour un casting pour lequel il passe une audition via Zoom. « Je ne savais pas pour quelle production j’auditionnais, je savais simplement que la casteuse était réputée et sérieuse », mentionne-t-il. Six semaines plus tard, Julien apprend qu’il vient de décrocher un rôle important dans la nouvelle super production Netflix « Berlin », un spin-off de « La Casa de Papel » ! « A partir de là, tout s’est enchaîné très vite », sourit Julien qui se rend quelques jours à Madrid pour rencontrer l’équipe de tournage et les acteurs et trouver le look de son personnage, François Polignac, Directeur de la plus grande maison de vente de Paris.

Pour se préparer au tournage, ce sympathique quadragénaire, qui fut l’invité de l’émission Fresh Screens diffusée sur Pickx+, bosse sur son rôle pour lequel il n’avait que de brèves indications, Polignac étant défini comme bien éduqué et contenu. « J’ai essayé de faire un job similaire à celui d’un profiler, d’imaginer la psychologie du personnage afin de lui trouver ses différentes couches, ses contradictions. J’ai écrit deux pages pour retracer son enfance, son parcours, trouver sa complexité », confie-t-il. « Petit à petit, d’autres éléments comme son look et sa posture venaient s’ajouter. Mais au moment de tourner, on ne pense plus à tout ça. »

Un tournage que ce passionné a particulièrement apprécié. « Dès le début, j’ai été super bien accueilli. Au départ, j’étais tout de même très impressionné mais on m’a vite mis à l’aise. Pedro Alonso m’a rapidement assuré que nous allions bien nous amuser ensemble », dévoile Julien. « L’entièreté du scénario n’était pas écrit au début du tournage, nous apprenions des choses au fur et à mesure. J’ai trouvé génial d’avoir d’un côté les gros moyens de Netflix et de l’autre le côté très humain et très artisanal de Vancouver Media. »

Depuis sa sortie en décembre sur Netflix, « Berlin » rencontre un immense succès et s’installe parmi les séries les plus regardées dans le monde. De quoi donner un formidable coup d’accélérateur à la carrière de Julien. « C’est cependant seulement depuis la diffusion de « Berlin » que des choses commencent doucement à se mettre en place. Les choses sont allées très vite pour moi mais il faut aussi, dans ce milieu, faire preuve de patience. Moi qui suis d’une nature un peu impatiente, je commence à apprendre cela », souligne celui qui souhaite poursuivre dans cette voie. « J’aspire à continuer l’acting et à participer à des projets intéressants. J’aimerais retravailler avec le réalisateur Rodrigo Sorogoyen que j’ai côtoyé sur la série « Antidisturbios ». J’ai envie de faire des choses très diversifiée, d’utiliser toute la palette à ma disposition. D’autant plus qu’avec les castings en ‘visio’, cela ouvre le champ des possibles. »

Sans nul doute, nous n’avons pas fini d’entendre parler de ce talentueux acteur qui fait la fierté de la Belgique. Et c’est tant mieux !

Thiebaut Colot

Crédits photos : Tamara Arranz/Netflix

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