Chaudfontaine, ville d’eau et d’art, est en pleine renaissance avec une volonté marquée de devenir le « Jardin de Liège » en proposant de nombreux évènements aux accents culturels. Ce 23 février, Arthouse, le musée d’art du Source O Rama, dévoilera une exposition collective consacrée à l’art urbain.
À Chaudfontaine, les tragiques inondations de juillet 2021 ne sont plus, ou presque, qu’un mauvais souvenir. De nombreux chantiers sont déjà terminés, le réaménagement des berges avance bien et la commune voit fleurir de nombreux projets publics et privés. « Chaudfontaine renaît », observe Laurent Radermecker, Echevin de la culture, du tourisme, du thermalisme, des affaires sociales, sénior & intergénérationnel. « Les inondations ont, paradoxalement, amené beaucoup d’opportunités pour tout le monde et cela nous pousse à augmenter la qualité de la vallée et à développer le tourisme. »
Il règne une vraie effervescence dans cette commune qui fut l’une des plus impactées il y a près de trois ans. « On ne s’apitoie pas sur notre sort, on va de l’avant. Il existe un vrai dynamisme, des projets d’envergure – comme un bain thermal public dans l’ancienne piscine – et chacun mise sur le potentiel de la station », pointe Véronique Billet, Directrice du RSI. « Il faut rappeler que nous sommes la seule cité thermale avec de l’eau qui sort naturellement chaude des sources, à 36,6 degrés. Nous avons relancé de nombreux évènements avec la qualité comme leitmotiv et la volonté commune est de rendre à Chaudfontaine ses lettres de noblesses. »
Des évènements en pagaille, des thermes, un casino, des balades – dont un futur circuit street art – mais aussi des restaurants, des commerces, des musées : Chaudfontaine se positionne comme un spot à découvrir. « Notre nouveau message est « Jardin de Liège » car nous souhaitons être un pôle attractif à seulement dix kilomètres de la Cité ardente et devenir, dans le futur, une vraie petite station de tourisme », avance Laurent Radermecker.
La culture figure en bonne position dans le redéploiement de Chaudfontaine, notamment avec « Micro-Folie », un musée numérique qui réunit les collections des plus grands musées du monde, permettant d’avoir accès à des milliers d’œuvres pour découvrir toutes les disciplines des Beaux-Arts. « C’est un formidable outil culturel et pédagogique », souligne Véronique Billet. « La galerie de la gare permet, elle, d’organiser des expositions ‘coup de pouce’ pour les jeunes artistes. »
Dans l’emblématique bâtiment du Source O Rama, Waterhouse continue d’attirer le public tandis que Arthouse veut se positionner comme un musée d’art qualitatif. « Nous souhaitons être en quelque sorte la dernière étape avant la Boverie ou d’autres musées prestigieux pour des artistes ayant déjà une certaine notoriété », précise Laurent Radermecker. « Chaudfontaine a toujours été une ville d’eau et d’art. Paul Delvaux a d’ailleurs immortalisé la gare dans l’un de ses tableaux », ajoute Véronique Billet. Moshi Moshi, NOIR artist ou encore Pierre Devreux y ont exposé, le musée ayant même abrité deux célèbres œuvres de Banksy.
« Des œuvres extrêmement poétiques »
À partir de ce vendredi 23 février et pour une durée de trois mois, Arthouse proposera une exposition collective consacrée au street art. « Nous souhaitions faire revivre le musée même si le bâtiment n’est pas encore rénové », informe Laurent Radermecker. « Durant les inondations, de nombreux street artistes sont venus réaliser des œuvres dans l’espace urbain. Un lien s’est créé et cette exposition est aussi une manière de dire merci d’avoir insufflé de la poésie dans notre commune », rappelle Véronique Billet. « Le street art est une magnifique forme d’expression et les quatre artistes qui exposent durant ces trois prochains mois proposent des œuvres extrêmement poétiques. »
La réunion de Sozyone, Michaël Nicolaï, Soke et This s’est faite naturellement, les quatre artistes se connaissant, notamment via le collectif Can Spray Arts. « Ils proposent chacun un travail différent mais ont des visions qui se rejoignent, cela a directement matché entre eux », sourit Véronique Billet qui précise que diverses animations et outils pédagogiques sont prévus pour les enfants. « Nous voulons rendre l’art accessible à tout le monde et il était important pour nous de proposer une exposition collective afin de nous différencier de ce qui se fait ailleurs. Nous souhaitons rester des outsiders », embraie Laurent Radermecker. « Il y a vraiment cette volonté de mettre l’art à la portée de tous en dehors des villes », enchaîne Véronique Billet.
Quatre artistes talentueux dont la technique et les sources d’inspiration varient mais qui se connaissent, s’apprécient et sont ravis d’investir la Arthouse de Chaudfontaine. « Avec Soke, nous nous connaissons depuis longtemps. Nous avons déjà partagé des projets communs et sommes heureux de cette nouvelle collaboration ensemble » confie This. Soke réfute lui l’étiquette de street artiste. « Nous sommes simplement des artistes, il y a juste le support, l’échelle et le médium qui peuvent être différents. »
Cette exposition s’annonce particulièrement colorée et proposera les dernières réalisations de chacun des quatre artistes qui, en outre, recouvriront une partie des murs du musée d’une œuvre collective spécialement conçue pour l’occasion et dont la touche finale sera appliquée en live lors du vernissage prévu ce 23 février à partir de 19 heures. « C’est compliqué car cela doit se mélanger et être cohérent », remarque Soke. « Cette fresque collective et globale est un défi car nous n’avons jamais peint entre nous », constate This. Une prouesse, et plusieurs tableaux inspirants, à découvrir dès ce vendredi 23 février et jusqu’au 12 mai 2024 à Arthouse, au Source O Rama de Chaudfontaine.
L’expo est accessible 7/7 jours, de 10h à 17h. Le prix d’entrée et de 3 euros et gratuit pour les moins de dix ans. Plus d’infos : Arthouse – Visit Chaudfontaine
Thiebaut Colot
Crédits visuels : Sozyone, Michaël Nicolaï et Soke