Le CHU de Liège investit le centre-ville et se rapproche des patients avec un futur Centre universitaire dédié à la santé des femmes qui devrait voir le jour d’ici un an.
Le CHU continue son développement et sa dynamique de rapprochement envers les patients urbains en ouvrant des « points santé » de proximité. L’emblématique hôpital liégeois vient de faire l’acquisition d’un plateau de 450 m² dans la résidence Asklepios, place Emile Dupont, en plein centre-ville de Liège. L’objectif est d’y déployer des activités médicales dédiées à la santé et aux soins des femmes. « Cet ambitieux projet vise à proposer, dans un cadre chaleureux, des activités relatives à la sénologie, la gynécologie et la chirurgie plastique. Il est également envisagé d’élargir les consultations à d’autres domaines de la santé de la femme. Cela permettrait d’offrir aux patientes une synergie précieuse pour les cas nécessitant une approche interdisciplinaire », explique le Pr Eric Lifrange, chef de service de Sénologie.
Une véritable politique d’investissement en ville pour offrir des services de proximité aux patients. « En quelque sorte, on anticipe une demande exponentielle, car la ville va connaitre une nouvelle vie avec la mise en route du tram », poursuit le Pr Jean-Luc Nizet, chef du service Chirurgie plastique. « L’expertise du CHU est reconnue, mais pas toujours facilement accessible, il faut l’admettre. S’installer au centre-ville avec des cabinets de consultations dédiés à des disciplines de pointe, comme la chirurgie plastique, fait donc réellement partie d’une stratégie institutionnelle portée par l’ensemble des médecins du CHU ».
Ces « points de proximité » se veulent aussi moins anxiogènes. « L’idée est d’offrir à nos patientes qui se rendront place Emile Dupont un lieu non seulement apaisant, mais également un service qui simplifie le trajet-patient: prise de rendez-vous facilitée, suivi administratif coordonné, étude interdisciplinaire des cas, mutualisation des compétences », détaille le Pr Frédéric Kridelka, chef du service de Gynécologie. « Par ailleurs, nous avons prévu une salle spécifique pour des interventions légères, qui pourront donc se réaliser sur place ». Ce nouvel espace, qui devrait ouvrir d’ici un an environ, va également jouer sur la complémentarité avec le centre médical La Chapelle, ouvert il y a un an par l’hôpital de la Citadelle sur la place Saint Etienne. Des ponts pourront être créés entre les activités des deux sites.
A l’heure où les finances des hôpitaux sont tendues, ce projet est porteur de sens. «Pour améliorer la trésorerie, soit vous réduisez les coûts, soit vous augmentez vos recettes », résume Marc De Paoli, administrateur délégué du CHU. « Ouvrir au centre-ville, c’est s’ouvrir à une nouvelle patientèle, multiplier les consultations, rendre l’hôpital plus accessible et plus visible encore et, de facto, agir positivement sur nos finances. Je précise également que le prix d’achat de ce plateau est dans la moyenne du marché de l’immobilier neuf à Liège ».
Une vision que partagent les syndicats CGSP et SLFP : « Se réinventer, se redéployer, s’inspirer de concepts innovants qui font sens pour promouvoir l’hôpital, nous n’y voyons que du positif », explique Alain Veglia du Syndicat libre de la fonction publique. « Cela met aussi en lumière l’expertise de nombreux métiers soignants et non-soignants qui vont faire naître ce projet, preuve que le savoir-faire est immense au sein des travailleurs du CHU ». Dominique Jans (CGSP) poursuit : « Les crises successives ont effectivement fait mal aux finances, mais ce qui fait l’hôpital, ce sont avant tout les collaborateurs. Nous avons débuté une longue phase de concertation avec la direction qui a déposé sur la table des pistes d’économies possibles. A ce stade, il n’est aucunement question de licenciement, et tout ce qui peut développer l’activité, comme ce projet de centre urbain de soins, nous le soutiendrons. »
LM
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