Succès total de la seconde journée des Francofolies de Spa avec, notamment, d’exceptionnels concerts de Pascal Obispo et Patrick Bruel.
Après une soirée inaugurale où Christophe Maé avait mis tout le monde d’accord avec un super show, tous les festivaliers attendaient avec impatience cette seconde journée des Francofolies de Spa où l’affiche proposée avait suscité un énorme élan d’enthousiasme.
Sous un soleil de plomb et pratiquement sur leurs terres, les membres d’Ykons chauffaient un public déjà en ébullition avant que Sharko et Joseph Kamel ne ravissent également les festivaliers. Peu avant 20h30, cela jouait déjà des coudes pour le concert de Pascal Obispo, l’un des véritables patrons de la chanson française, venu célébrer « trente ans de succès et de correspondance ». L’auteur-compositeur-interprète avait visiblement la banane et a affiché un large sourire durant tout son concert lors duquel il a interprété la majeure partie de ses plus grands tubes – Tu trouveras, Je suis tombé pour elle, Si on devait mourir demain, Captain Samouraï Flower, 1980 -, certains réarrangés. Au piano, à la demande de la foule à qui il demandait quelle chanson garder de ces dernières trente années, il livrait une Lucie empreinte d’émotion. « Il ne faut pas sous-estimer le bonheur que j’ai à chaque fois que je viens en Belgique », remerciait Obispo, généreux, avant de sortir un incandescent Allumer le feu !
Accompagnée d’une interprète en langue des signes, Zazie enchaînait juste après sur la scène Proximus. « Il y a un truc très clair : c’est la joie », assurait-elle au micro devant ses fidèles fans. Victime d’une gastro-entérite quelques heures plus tôt, elle semblait en forme pour un set aux accents électro. « Vous êtes les meilleurs médecins du monde », affirmait-elle alors que Je suis un homme rencontrait un franc succès à l’applaudimètre.
Enfin, clou de la soirée, Patrick Bruel débarquait sur la scène Pierre Rapsat (Zazie était alors toujours en train de performer à quelques dizaines de mètres) en patron pour livrer une prestation intense, généreuse et où les jeux de lumière et la scénographie ont énormément plu. Avec une ribambelle de tubes dans son catalogue, celui qui a fêté ses 65 ans en mai dernier avait de quoi ravir un très large public. Après Au Café des Délices, Bruel n’hésitait pas à utiliser sa tribune pour livrer un vibrant réquisitoire pour la paix au Moyen-Orient. « Parce que je veux y croire encore même si ça parait de plus en plus difficile », confiait-il. Avec une énergie débordante, l’artiste entraînait ensuite la foule avec lui. « Donner du temps est le plus cadeau qu’on puisse faire à quelqu’un, merci du temps que vous me consacrez », remerciait-il avant un moment intimiste avec J’te l’dis quand même et un bal populaire avec Mon amant de Saint-Jean. Incroyable séquence ensuite avec ce rap en duo avec Jean-Luc Fonck. « Vous êtes épatants, vous relevez tous les défis », souriait Bruel en narrant la genèse de cette chanson. La foule ne manquait pas de rappeler le leader de Stella pour Torremolinos, avec Bruel à la guitare. « Ce gars a du génie, j’espère qu’un jour je pourrai venir à son spectacle », envoyait Bruel, visiblement amusé. Au bout de près de deux heures d’un excellent show et après avoir communié longuement avec la foule grâce à certaines chansons emblématiques – Casser la voix, Qui a le droit, Place des grands hommes – reprises en chœur, Patrick Bruel, dont c’était la sixième participation aux Francos, quittait la scène. « Nous avions à cœur que la fête soit belle car ce n’est pas un festival comme les autres. Quel bonheur, nous ne sommes pas près d’oublier cette soirée. Vous êtes magnifiques, merci pour ça », concluait-il.
Thiebaut Colot
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