Nouvel exploit colossal pour Delphine Thirifays qui a remporté le dantesque Tour du Mont Blanc.
En ce mois de juillet où le mercure commençait enfin à monter en flèche, Delphine Thirifays, duathlète d’exception, s’alignait sur une épreuve dantesque : le Tour du Mont Blanc. Cette course cycliste passant par la France, l’Italie et la Suisse consistait à parcourir 330 kilomètres avec quatre cols hors catégories et 8200 mètres de dénivelé tout autour du célèbre sommet. Une compétition remportée par la Calidifontaine au bout de 14h40 d’intenses efforts.
Delphine, comment as-tu vécu cette course ?
Je l’ai vécue comme une aventure, comme un combat avant tout contre moi-même et contre les éléments. Durant cette course, on perd un peu la notion du temps, le contrôle du temps qui passe. J’ai vraiment essayé de scinder le parcours étape par étape dans ma tête. A chaque col franchi, je me disais que je pouvais décompter les difficultés. En vérité, on se sent tout petit face à une telle épreuve car rien que les chiffres annoncés sont redoutés.
Qu’est-ce qui fut le plus dur ?
L’enchaînement des cols. C’est le type d’épreuve qui ne laisse guère de temps morts. Cela monte et redescend sans cesse.
Qu’est-ce qui fut le plus exaltant ?
A chaque fois que j’avais atteint un sommet, c’était une nouvelle étape de franchie. Dans l’avant-dernier col, au 280ème kilomètre, j’ai effectué ma meilleure ascension. Cela m’a vraiment apporté du positif mentalement de pouvoir me dire que je parvenais encore à garder un rythme constant à ce stade de la course.
Comment t’es-tu préparée à une telle débauche d’énergie ?
Je n’ai pas fait de réelle préparation spécifique pour cette course. J’ai accumulé une grosse charge d’entraînement depuis le début de saison. J’avoue avoir eu une grosse appréhension car je sortais d’une préparation marathon et n’avais pas encore récupéré complètement du Marathon des Fagnes remporté deux semaines auparavant. Le Tour du Mont Blanc arrivait comme le dernier objectif de ma première partie de saison. Je pensais que sur une épreuve aussi exigeante, je risquais de peut-être subir le contre-coup de m’être donnée sans compter depuis janvier. Autour de cela, mon plan d’entraînement et diététique – avec la diététicienne Aline Dumont et l’entraîneur Geoffrey Vickevorst – avait été construit de manière efficace pour tenter de conserver mon pic de forme jusqu’à cette course afin de l’aborder dans les meilleures conditions possibles. Et ce fut le cas vu la belle performance réussie.
Comment analyses-tu ta saison et quelles sont tes prochaines échéances importantes ?
Pour moi, ma saison est déjà complètement réussie avec deux victoires internationales en cyclisme d’ultra-distance et deux victoires en course à pied (ndlr : le Trail de Liège Métropole et le Marathon des Fagnes). C’est vraiment une grande satisfaction, pour mes débuts sur des distances un peu plus longues, d’avoir pu jouer la victoire et être à mon meilleur niveau dans les deux disciplines. J’ai beaucoup donné durant cette première moitié de saison et je pense, pour la suite, pouvoir me fixer des objectifs un peu plus au feeling. Ma dernière échéance importante sera le Championnat du Monde amateur de duathlon full distance.
Thiebaut Colot
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