Le tram a effectué mardi 20 août son galop d’essai, provoquant un certain émoi au sein de la population.
Jusqu’en 1964, Liège possédait son tram. En effet, de l’exposition internationale de 1930 au 31 août 1964, le tram blanc et vert des lignes 1 et 4 a transporté près d’un demi-milliard de personnes à travers la ville de Liège. Ne correspondant plus aux standards modernes de l’époque, il fut remplacé par deux lignes de bus. Depuis 60 ans, les Liégeois ne pouvaient plus compter sur ce moyen de transport pourtant fortement apprécié dans d’autres grandes villes proches de nous, Bruxelles en premier lieu.
Pour répondre à la forte demande des usagers des transports publics, s’adapter aux défis climatiques, désengorger le centre-ville et renforcer l’attractivité de la Cité ardente, il fut décidé de réimplanter un tram à Liège. Un projet pharaonique qui prit du retard, causa bien des soucis et fut la source de railleries un peu partout. Mais ce mardi 20 août, le tram de Liège s’élançait enfin pour un galop d’essai devant de nombreux spectateurs venus découvrir ce nouvel outil indispensable au redéploiement de Liège.
« C’est effectivement un grand moment pour Liège aujourd’hui. A la fois un moment de soulagement car on a bien eu peur de ne pas y arriver mais aussi une immense joie. On voit combien ce tram est nécessaire. Ce tram va transporter dans chaque sens des milliers de personnes par heure. Donc c’est un plus en matière de mobilité. C’est aussi un plus en matière d’aménagement. Cinquante hectares d’espace public complètement réaménagés. Le trajet emprunte toutes les grandes infrastructures. Il doit connaitre les extensions prévues, à la fois vers Herstal et vers Seraing. Nous aurons ainsi pour notre population du bassin liégeois une bonne offre de transports publics », déclare Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège. « C’est une réussite sociétale également puisqu’un projet est bon quand le peuple y adhère, et je pense que c’est le cas. »
Structurant, abordable économiquement et écologiquement indispensable, le tram embarquera dès 2025 dans chaque sens, en heures de pointe, 310 passagers qui, toutes les 4min30, pourront parcourir les 11,7 km de tracé entre Coronmeuse et Sclessin. « Catalyseur urbanistique, l’implantation du tram s’accompagne déjà d’un nombre important de développements immobiliers publics et privés parmi lesquels : le Val Benoît, les Guillemins, le Grand Léopold, Coronmeuse et Droixhe », observent les spécialistes. « Toutes les villes qui bénéficient d’un tram connaissent dès la mise en service un renouveau commercial et résidentiel significatif. »
Il faudra certes encore attendre quelques mois avant de profiter du nouveau bijou liégeois mais nul doute que l’avenir s’annonce radieux pour la Cité ardente et ses alentours.
Thiebaut Colot
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