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« Un musée d’art contemporain riche d’une collection internationale de plus de 3000 œuvres »

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Deux chouettes expositions à découvrir au Trinkhall Museum en cette rentrée culturelle.

C’est le 18 juin 2020 que le Trinkhall Museum devait ouvrir ses portes, succédant au Madmusée, en plein parc d’Avroy. « Il s’agit d’un musée d’art contemporain riche d’une collection internationale de plus de 3000 œuvres, toutes réalisées en atelier par des artistes en situation de handicap mental », présente Muriel Thies. « Il existe sous cette forme depuis quatre ans mais la collection a commencé au début des années 80 avec la création du Créahm. »

À la genèse du projet, en 1979, on retrouve Luc Boulangé qui a observé que les personnes en situation de handicap mental possédaient des aptitudes pour les arts plastiques. Il a alors développé des ateliers et d’autres, un peu partout sur le globe, ont eu une idée similaire et des synergies se sont formées.

Depuis son ouverture quelque peu retardée par la pandémie mondiale, le Trinkhall Museum propose chaque année une exposition thématique et deux expositions monographiques et attire en moyenne 8000 visiteurs annuellement, dont 30% viennent de pays frontaliers. Si les œuvres exposées ne sont pas vendues, le Trinkhall propose des reproductions imprimées d’excellente qualité à des prix raisonnables tout en ayant mis sur pied son propre service d’encadrement. « Les missions du musée sont de mettre en valeur, conserver et montrer les œuvres de notre collection » , ajoute notre interlocutrice qui est active depuis 27 ans dans l’asbl Créahm et travaille au Trinkhall depuis quatre ans. « Liège est une ville avec un vrai dynamisme culturel même si l’on devrait peut-être encore davantage lier culture et office du tourisme afint de mieux mettre en avant les musées de moins grosse envergure. Dans notre cas, le bouche-à-oreille semble bien fonctionner. Nous parvenons également à fidéliser nos visiteurs qui sont très touchés par nos expositions et reviennent régulièrement. »

En ce mois de rentrée, le Trinkhall propose deux expositions. La première s’intitule Modesties et est consacrée à André Wostijn, artiste décédé en 2022 et s’inscrivant parfaitement dans la future Fête de la gravure. Les modesties sont des carrés de fines broderies qui ornaient auparavant le corsages des élégants. Un parcours dans lequel André Wostijn dresse, sans affectation ni artifices, la cartographie de nos errances. « Si le geste est calme et la composition simple, l’œuvre est inquiète et joyeuse, intranquille et espiègle. André Wostijn grave la plaque comme l’on trace sa route. Les sillons, légers ou appuyés, sont la trace de nos incertitudes, de nos hésitations ou de nos avancées franches, de tous nos pas de côté, de nos voyages – lointains, proches – et de nos retours », précise le catalogue de l’exposition.

À l’œuvre est la seconde expo qui réunit les œuvres d’une trentaine d’artistes et interroge la notion d’œuvre d’art et ses multiples ramifications. Quatre artistes partenaires dont Pierre Alechinsky proposeront en outre des créations à même de casser les codes et frontières et d’apprécier les œuvres pour ce qu’elles sont. Ces deux expositions qui valent assurément le détour sont à découvrir jusqu’au 9 mars 2025.

Plus d’infos : TRINKHALL MUSEUM

Thiebaut Colot

Crédits photos : Muriel Theis

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