#Liégeois / Liégeois Magazine vous emmène à la rencontre de Florence Mendez, humoriste bruxelloise qui sera sur la scène du Centre culturel de Chênée ce 21 septembre.
De l’humour, tout le temps. Florence Mendez est à la vie comme à la scène, toujours prompte à balancer un bon mot. « J’ai un rapport compliqué à l’humour », nuance-t-elle toutefois. « Je fais toujours des blagues pour dédramatiser certaines situations. L’humour est un outil merveilleux qui a sa place partout. Je me rappelle d’une crise de fou rire à l’enterrement de ma grand-mère. Le rire est la preuve que la vie continue, que le désespoir ne gagne pas. »
Depuis toute petite intéressée par le théâtre, la Bruxelloise ne s’imaginait pourtant pas faire carrière dans la vanne. « C’est Dan Gagnon, rencontré par hasard, qui me trouvait apparemment drôle et m’a engagée comme co-autrice sur son Dan Late Show », se rappelle-t-elle. L’humoriste québécois lui met le pied à l’étrier et Florence va ensuite multiplier les expériences, en radio, en télé et sur scène. « Ecrire pour les autres est un bon exercice mais amène une forme de frustration car tout le monde n’a pas la même sensibilité. Les chroniques à la radio permettent de ne pas s’endormir, de réagir à l’actualité dans un format très court mais c’est la scène que je préfère, je peux davantage y installer mon univers. »
Son inspiration, Florence la puise dans son vécu et, surtout, tout autour d’elle. « Mon matériau principal, c’est la bêtise humaine. Tant qu’il y aura des cons, j’aurai du boulot », balance-t-elle. Loin d’être consensuelle, l’humoriste embrasse des causes qui lui sont chères : le féminisme, l’égalité entre les genres, l’antiracisme. « En résumé, je plaide simplement pour que les gens soient tous égaux, ce qui est une question de bon sens. Et tant pis si on me catalogue comme wokiste », continue-t-elle. « Dans ce métier, j’ai fait le choix de ne pas me compromettre, de rester fidèle à ce que je suis et à mes valeurs. »
Devenue maman assez jeune, Florence est convaincue de la nécessité d’œuvrer à une société plus juste. « Quand on met un enfant au monde, cela nous engage à ne pas désespérer, cela nous oblige à croire et à nous battre pour un futur meilleur », confie-t-elle. « Et l’art se doit d’être une forme de contre-pouvoir, les artistes ont le devoir de dénoncer ce qui ne va pas afin de faire bouger les lignes, d’améliorer les choses. »
Sur scène, Florence n’hésite d’ailleurs pas à aborder des thèmes forts, comme la santé mentale ou la violence faite aux femmes. « Les réactions après les spectacles sont mes plus belles victoires », assure celle qui fut à la base du #Metoo stand-up et qui n’hésite pas à adopter des positions franches face à des situations qu’elle juge contraires à ses valeurs. « Je n’ai pas envie de regretter d’avoir gaspillé le temps qui m’est imparti. Je tente de donner du sens à ma vie pour peut-être aussi avoir moins peur de la mort. »
Sur tous les fronts, l’humoriste a également publié un roman, Accident de personne. « J’ai adoré écrire ce livre », sourit celle qui écrivait déjà des poèmes et des petites histoires à sept ans. « Ce fut autant un kiff qu’un stress pour lequel j’ai eu la chance de recevoir une lettre d’Amélie Nothomb m’assurant que ce roman était la définition même du talent. »
Des réussites qui n’empêchent pas Florence d’être parfois frappée du syndrome de l’imposteur. « Comme toutes les femmes, finalement, à cause des rôles qui nous ont été attribués par le passé », analyse celle qui rêve de temps à autre de cinéma. « Mais je tente d’être le plus libre possible et de ne pas refuser les défis qui s’offrent à moi. Dans l’humour, il ne faut jamais abandonner. Il faut accepter que le processus puisse prendre des années et qu’on l’on va se planter régulièrement. Moi, j’assume mes solides échecs. »
Jamais contre une franche partie de rigolade, Florence a récemment participé à l’émission Champ Contre Contre-Champ diffusée sur Pickx+. « C’était très drôle et j’ai été brillante, évidemment », assure celle qui ne se départit jamais de son humour. « Je suis le genre de fille avec qui tout le monde déteste jouer à des jeux de société en soirée. Je suis trop excitée, trop enthousiaste, insupportable. Là j’ai beaucoup ri et trop kiffé. » Et d’ajouter : « En plus, Akim Omiri est non seulement un chouette gars mais il fut aussi d’un soutien sans faille pendant le ‘#Metoo stand-up’. »
Ce samedi 21 septembre, la Bruxelloise débarquera dans la Cité ardente – une région qu’elle connait pour avoir remporté la scène ouverte du Voo Rire il y a quelques années – pour ouvrir la saison du Centre culturel de Chênée avec son spectacle Délicate. Peut-être en profitera-t-elle pour tester de nouvelles blagues pour un prochain spectacle davantage axé sur la société ? « Je me réjouis d’être sur scène », conclut celle qui croit bien davantage en la force du travail qu’au talent.
Plus d’infos : TV, sports, films et série en streaming live ou replay – Proximus Pickx , Centre culturel de Chénée (cheneeculture.be)
Thiebaut Colot
Crédits photos : Pickx+