À quelques semaines des élections communales, #Liégeois / Magazine vous emmène à la rencontre d’Olivier de Wasseige, nouveau député fédéral qui poussera la liste Les Engagés dans la Cité ardente.
Il ne faut jamais dire jamais ! Au début des années 90, Olivier de Wasseige abandonne son mandat d’Echevin à Ciney pour se consacrer à sa vie privée et à sa carrière professionnelle. « J’étais alors persuadé que je ne referai plus de politique », assure-t-il. Lorsque sa collaboration avec l’UWE dont il est administrateur délégué prend subitement fin, un sms de Maxime Prévot, président du parti Les Engagés, ramène la politique sur le tapis. « J’hésitais sur la direction à prendre pour la suite de ma carrière et la question de mettre mon expérience d’entrepreneur et mes connaissances du monde politique au service du citoyen s’est posée », se souvient-il. Après réflexion et consultation de ses proches et connaissances, le verdict tombe : Olivier de Wasseige rejoint Les Engagés. « Ce qui m’a séduit, c’est la volonté de Maxime Prévot de bâtir un mouvement neutre, de mettre en avant les acteurs de la société civile, un positionnement plus clair sur l’échiquier politique et l’ambition de faire évoluer la manière de gouverner », précise-t-il avant de souligner que si le monde de l’entreprise n’est pas parfait et que nous avons la chance en Belgique de posséder de très bonnes administrations, « il y a des pratiques de bonne gestion du secteur privé dont on peut s’inspirer pour le secteur public ».
Un retour en politique finalement assez logique pour celui qui s’est intéressé très jeune à « la chose publique et à l’impact de la politique sur la société ». « J’ai toujours eu une conscience politique », assure Olivier de Wasseige qui a constamment, tout au long de son parcours inspirant, eu affaire au monde politique. Que cela soit comme cadre chez IBM ou avec la société qu’il fonde ensuite, le dynamique sexagénaire a régulièrement travaillé pour ou avec le secteur public. « J’ai assez vite pensé que les entrepreneurs pouvaient avoir un rôle à jouer en politique », se souvient-il.
Rentré à l’UWE en 2001, il prend son mandat à cœur. Précurseur dans le secteur du numérique avec quelques belles réussites – DefinITion devenu Defimedia, Internet Attitude – et un solide réseau, la nouvelle figure de proue des Engagés à Liège a l’oreille des dirigeants et met un point d’honneur à tenter de conscientiser le grand public de l’impact d’internet, notamment en dispensant des cours et des formations auprès de chefs d’entreprise, cadres et étudiants. « La transmission du savoir a toujours été essentielle pour moi. D’abord parce que c’est un devoir, ensuite car donner cours permet aussi d’apprendre. Être challengé par les élèves oblige à se remettre en question », explique Olivier qui a également, toujours dans l’optique de transmettre, publié deux livres : un ouvrage de cas pratiques de l’internet wallon et un roman policier mettant en lumière les dangers du numérique.
Précurseur et même visionnaire lorsqu’il lance Internet Attitude en 2010, le premier fonds d’investissement dans des start-ups numériques. « A l’époque, la plupart des gens ne connaissaient même pas ce mot », sourit Olivier. « Comme je faisais pas mal de consultance, j’observais que de jeunes boîtes manquaient de liquidités pour poursuivre leur développement et que, par ailleurs, il existait des personnes soucieuses de diversifier leurs investissements et qui sentaient que le numérique et le digital avaient de l’avenir. »
Quatorze investisseurs se lancent dans l’aventure en mettant sur la table une première mise de départ de 700 000 euros, vite épuisée. Deux ans plus tard, Internet Attitude lève 10 millions d’euros auprès des 101 associés ! Une croissance fulgurante grâce à l’expertise technique de ce licencié et maître en informatique qui est parvenu à booster ce fonds de private equity et à constituer un comité d’experts. Fermé en 2023 avec un bilan positif, Internet Attitude a accompagné la réussite de sociétés audacieuses telles Auctelia ou Freedelity. « Ce projet n’avait pas une vocation purement financière, il avait aussi un objectif sociétal en créant de l’emploi en Wallonie et celui de former les investisseurs – et leurs enfants qui étaient impliqués dans le processus et pouvaient ainsi cultiver le goût d’entreprendre – aux enjeux de l’internet », précise Olivier de Wasseige.
Un parcours professionnel remarquable et une visibilité médiatique conséquente qui faisait d’Olivier de Wasseige une prise de choix pour Les Engagés, parti du centre qui venait de réussir sa mue. Toutefois, celui qui vit à Liège depuis 31 ans ne disposait pas d’une base électorale forte. « Lors de ma candidature aux élections régionales, certains découvraient que j’habitais depuis si longtemps dans la Cité ardente », rigole-t-il. Qu’à cela ne tienne, ce passionné s’investit totalement. « Quand je m’implique dans un projet, je le fais toujours à fond. C’est pourquoi j’ai beaucoup travaillé sur le programme, sur ma liste et dans la campagne et, après, dans les négociations sur la Déclaration de politique régionale », confesse Olivier de Wasseige, élu du premier coup avec 9999 voix de préférence. « J’avais fixé l’objectif assez haut des 10 000 voix, ce fut donc une grande surprise et une grande satisfaction d’y parvenir. »
Une campagne réussie, tant pour le nouveau député fédéral que pour Les Engagés, et vécue intensément. « J’ai apprécié aller à la rencontre des citoyens car cela fait partie de ma personnalité. Je suis un humaniste convaincu, j’aime écouter et accompagner les autres. Une campagne n’est pas de tout repos et nécessite une bonne dose d’humilité mais j’ai pu bénéficier de l’enthousiasme qu’il y avait autour du projet des Engagés », reconnait Olivier de Wasseige. « La campagne telle que je l’ai menée m’a permis de prendre connaissance de problèmes que je n’imaginais pas ou de me rendre compte de l’ampleur d’autres problèmes. Des cas concrets qui m’ont aidé à contribuer à la rédaction de la Déclaration de politique régionale et sur lesquels je vais pouvoir m’appuyer dans mon travail de parlementaire. »
À Namur, Olivier de Wasseige siège dans plusieurs commissions dont celle relative à l’économie, l’emploi et le numérique, son « cœur de combat », mais aussi celle en lien avec la fonction publique et l’enseignement. « L’énergie et l’environnement sont aussi des thématiques très importantes pour moi, les entreprises étant des précurseurs au niveau de la transition écologique », ajoute celui qui est également membre du Bureau du Parlement wallon, sorte de CA du gouvernement wallon. « De grosses responsabilités et une importante charge de travail mais surtout de beaux challenges. »
Si sa fonction de député l’envoie régulièrement à Namur, ce papa de deux enfants de 29 et 26 ans n’en oublie assurément pas Liège, une ville qu’il apprécie. « Liège vaut d’abord par ses habitants. Les Liégeoises et Liégeois sont sympas, ont toujours envie de discuter. Il font preuve également d’une grande capacité de résilience. Liège a connu des hauts et des bas mais reste la capitale économique de Wallonie et possède quelques superbes fleurons, qu’ils soient culturels, historiques, économiques ou académiques. Il faut valoriser cela », défend Olivier de Wasseige. « Liège compte de nombreux atouts et jouit d’une situation géographique privilégiée. »
Un ancrage local que l’ancien entrepreneur a succès qui a participé à l’émergence du VentureLab souhaite conserver en servant de liaison au Parlement wallon et en poussant la liste Les Engagés aux prochaines communales. « Je suis totalement transparent : je ne suis pas là pour jouer à l’attrape-voix. Si je suis élu, je siégerais au Conseil communal afin de m’impliquer dans ma ville. Par contre, je ne brigue pas un poste d’Echevin », met-il au clair avant de présenter la liste de son parti qui se veut diversifiée, dans les genres, professions, secteurs d’activité et quartiers représentés des candidats qui la composent. « Nous souhaitons avoir davantage de poids à Liège en doublant notre nombre de sièges et, si possible, rentrer dans une majorité. »
Pour tenter de poursuivre sur l’excellente dynamique initiée lors du scrutin de juin dernier, Les Engagés ont ciblé plusieurs priorités. « Nous voulons changer la ville, la rendre plus accueillante pour ceux qui y vivent, y travaillent, y viennent faire leurs courses ou du tourisme. Pour cela, il faut que Liège soit plus propre et plus sécurisée. De vrais efforts doivent être accomplis dans ce sens mais cela sera une responsabilité collective. Il faut que cesse le harcèlement et que les incivilités soient moins tolérées », pointe Olivier de Wasseige ciblant aussi la question des logements – « nous militons notamment pour un hôtel social pour que quiconque soit frappé par les aléas de la vie ne se retrouve pas à la rue » – et de la mobilité. « Nous souhaitons également redynamiser les quartiers avec l’idée de ‘la ville du quart d’heure’ signifiant que chaque citoyen pourrait avoir tout sous la main à moins de quinze minutes de son domicile, mais aussi revaloriser le patrimoine liégeois, relancer le commerce liégeois durement impacté ces dernières années et favoriser l’emploi car Liège n’affiche qu’un très faible taux d’emploi de 56%. Des synergies entre les différentes institutions publiques, académiques et les entreprises doivent voir le jour. »
Pragmatique, Olivier de Wasseige n’élude pas la question des finances communales, un challenge de plus à surmonter lors de la prochaine mandature. « Certaines solutions doivent être trouvées en interne, d’autres en externe mais il va falloir instaurer une culture de l’évaluation afin de rationaliser les dépenses publiques », prévient-il. Si les enjeux sont conséquents et les défis de taille, celui qui apprécie se promener dans les bois avec son épouse et sa chienne Valine est persuadé que l’avenir peut être radieux. « Liège a un énorme potentiel et je suis convaincu que nous pouvons faire évoluer positivement la ville à condition de faire preuve d’enthousiasme et de rigueur », conclut-il.
Thiebaut Colot
Plus d’infos sur Olivier de Wasseige : Accueil | Olivier de Wasseige
La liste Les Engagés pour Liège : Nos visages | Les Engagés – Liège (lesengages.be)
N. B. : cet article fait partie d’une série de portraits consacrés à quelques personnalités politiques – de tous les bords – désireuses de porter des espoirs pour le futur. Pour retrouver les deux premiers portraits : « Il y a de la place pour tout le monde » — #Liégeois (liegeois-magazine.be) , « Les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)