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#Liégeois / Liégeois Magazine vous plonge dans l’univers de la poésie et du slam avec M’sieur 13.
« Mon premier rêve de gosse était d’être écrivain mais jamais je n’aurais pensé publier un livre », commence M’sieur 13 qui en a pourtant publié deux : Sac à mots chez Maëlstrom Editions et M’sieur 13 est formidable chez L’Arbre à Paroles. Mais rembobinons un peu le fil du parcours atypique de ce polyvalent poète.
Dès l’adolescence, celui qui n’est encore qu’Yves Verbeelen écrit des chansons pour son groupe de musique. Il persévère dans la chanson, passant du punk au punk rock pour aboutir au pop rock et à la chanson française engagée et obtient le statut d’artiste en 2009. « Déjà à l’époque, les textes et la poésie primaient sur la musique », se souvient-il.
En 2015, le déclic s’opère. Invité au Championnat Francophone de Slam pour y donner de mini-concerts entre les micros ouverts, il découvre une discipline et une atmosphère qui le séduisent immédiatement. « Je m’y suis senti bien, à ma place. J’y ai trouvé un public qui écoutait vraiment les paroles et réagissait », se remémore-t-il. Il décide alors d’explorer davantage le slam dans ses ateliers d’écriture.
Le Covid arrive et met en stand-by les projets musicaux de M’sieur 13. Lorsque la vie reprend son cours, l’artiste se demande quelle voie suivre et le slam s’impose naturellement à lui. « J’ai enlevé la musique et ai conservé les trois minutes de liberté. J’ai gardé ma mélodie naturelle et la sonorité des mots », analyse-t-il. « J’ai trouvé mon style, un public et une atmosphère bienveillante dans laquelle je me sens bien. »
Rapidement, le succès est au rendez-vous avec une victoire au Festival International de Slam à Trieste ainsi que plusieurs finales au Championnat Francophone de Slam. Mais l’essentiel est ailleurs, dans une poésie prise à bras-le-corps, épousée avec passion. « La poésie est partout autour de nous, il suffit de bien regarder », assure M’sieur 13. « Elle permet de poser un regard toujours neuf sur ce qui apparait, comme un enfant qui découvre pour la première fois une fête foraine, de profiter de moments privilégiés. Si elle n’apporte pas toujours des réponses, elle questionne tout le temps. Elle guide vers l’écoute, le partage et le débat. »
Si la poésie et le slam peuvent revêtir plusieurs formes, M’sieur 13 l’envisage surtout sous un angle éthique, « poéthique ». « C’est un art de vivre que je cultive depuis que j’ai découvert le slam, qui tend à montrer que la poésie n’est pas que ce que l’on apprend à l’école », précise celui qui conduit des ateliers dans les prisons, les CPAS, les maisons de jeunes. « Dans le slam, on vient d’abord pour écouter, pour donner de la force et en recevoir, pour se nourrir de poésie. » Et d’ajouter : « La communauté slam est comme une famille qui se rassemble pour découvrir et partager, dans le respect et la bienveillance, des tranches de vie, des expériences, des émotions. »
À travers ces mots sensibles, qui rassemblent et enveloppent, les amateurs de slam vivent des petits instants de grâce nichés dans ces trois minutes d’art oratoire. « C’est chaque fois la même chose et chaque fois différent », souffle M’sieur 13. « Nous sommes des instruments de la poésie. »
Aussi naturellement que M’sieur 13 est venu au slam, le slam s’est installé à Huy avec un projet original et enthousiasmant : La Slamerie. Causerie poéthique, micros ouverts et performances viennent embraser l’Atelier Rock une fois par mois. « Les invités ont tous un rapport à l’oralité. Ces soirées permettent de découvrir, dans un cadre cosy et chaleureux, un auteur à travers son travail, des anecdotes mais aussi d’explorer des parcours, des inspirations », signale M’sieur 13. Comme pour chaque évènement slam, les participants peuvent s’approprier la scène lors d’interludes.
Un projet qui a rassemblé les forces vives de la région – l’Atelier Rock mais aussi la librairie L’Ours à lunettes, la Maison de la Poésie d’Amay, le Centre culturel de Huy et la section Huy-Waremme de Vie Féminine – avec une programmation éclectique et inspirante pour cette première saison. « Si le public répond présent, nous aimerons faire perdurer La Slamerie dans le temps », glisse M’sieur 13. Ça tombe bien, pour le lancement, les spectateurs sont venus en nombre pour écouter Laurence Vielle. Et ce ne sera rien de moins que la Poétesse Nationale Lisette Lombé qui sera reçue pour la deuxième séance, ce 10 octobre. De quoi encourager les amoureux des mots à foncer à l’Atelier Rock pour une soirée qui promet de belles envolées.
Thiebaut Colot
Plus d’infos : msieur13 | Instagram, Facebook | Linktree , M’sieur13 (msieur13.art) , Facebook , « Pas de vie sans poésie » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)
Crédits photos : Paul Jacobs