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« Le public, c’est le cœur même de notre métier »

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#Liégeois / Liégeois Magazine vous emmène à la rencontre de Martin Charlier qui se produira au Trianon le 20 octobre pour le Festival International du Rire de Liège.

En 2022, Martin Charlier fêtait ses quinze ans de carrière – en réalité ses dix-sept puisque le Covid était passé par-là, mettant à l’arrêt le secteur culturel et la société toute entière – sur la scène du Forum de Liège lors du Festival International du Rire de Liège. « C’était un moment magique lors duquel j’ai pu montrer toute ma palette artistique », se souvient celui qui affectionne particulièrement ce grand barnum de l’humour dans la Cité ardente. « Je m’y sens comme un poisson dans l’eau d’autant plus que j’entretiens un rapport étroit avec Bruno Taloche que j’ai toujours admiré et qui, seul en scène, a un humour proche du mien. Ce festival est un peu comme une madeleine de Proust. »

Dimanche vingt octobre, Martin Charlier sera de retour pour la quatrième fois au Festival International du Rire de Liège. L’artiste originaire de Herve prendra possession du Trianon pour y présenter son nouveau spectacle Le Petit Martin chante le Grand Jojo, un show qui rend hommage à une autre de ses idoles. « Quand j’étais gosse, j’avais deux idoles : le Grand Jojo et Roger Laboureur. Je voulais faire ça comme métier (rires). Une fois que j’ai créé le personnage de Kiki l’Innocent, j’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises le Grand Jojo et de devenir assez proche de lui », explique-t-il. « J’ai participé à un concert hommage au Grand Jojo place du Jeu de Balle à Bruxelles avec d’autres artistes et le groupe qui l’accompagnait. Ce fut une soirée assez magique : je connaissais toutes les paroles par cœur et nous avons remarqué que ça matchait bien. Nous avons décidé qu’il ne fallait pas en rester là et, fin 2023, nous avons concrétisé ce projet. »

Depuis le mois de mai, Martin Charlier et ses acolytes ont déjà joué ce nouveau spectacle une quinzaine de fois. « C’est un concept sympa et équilibré, avec parfois le public qui part en farandole », remarque ce véritable passionné de football. « Je n’essaie pas d’imiter le Grand Jojo, je m’approprie ses chansons, comme je le faisais lorsque j’étais petit. Ce n’est pas qu’une cover, j’y apporte une touche d’humour, cela raconte une histoire avec des liens entre les chansons et des moments drôles. »

Un pur divertissement qui permet à ce touche-à-tout talentueux de varier les plaisirs et de conjuguer deux passions : la musique et l’humour. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé être sur scène. Ma première prestation fut au baptême de ma petite sœur quand j’avais cinq ans. J’étais monté sur la table pour interpréter des chansons en wallon. Tout petit déjà, je sentais qu’il y avait un truc, un lien avec le public. Et cela ne m’a jamais quitté », dévoile Martin. « J’ai toujours été attiré par le côté artistique et par deux disciplines : l’humour et la chanson. J’étais un grand fan de Louis de Funès et de Freddie Mercury et j’ai même fondé un groupe de rock avec deux camarades de classe où j’étais à la fois batteur et chanteur, ce qui doit être assez rare (rires). Finalement, j’ai davantage été appelé par l’humour. »

Une trajectoire logique pour celui qui, aussi bien au sein de sa famille que dans sa carrière, assume une fonction comique. « L’humour est vital et j’ai toujours eu ce besoin de faire rire les autres. Le rire permet de dédramatiser certaines situations, de relativiser la vie qui est, somme toute, assez absurde », continue Martin qui a toujours entretenu un rapport particulièrement étroit avec le public. « Le public est fondamental pour moi et la pratique de l’humour conduit à un rapport encore plus direct avec les spectateurs. C’est immédiat : si une blague ne fonctionne pas, les gens dans la salle ne rigolent pas. C’est une petite épée de Damoclès au-dessus de la tête des humoristes, cela rajoute de la pression mais aussi une sacrée dose d’adrénaline. Ce rapport au public, c’est le cœur même de notre métier. »

« Liège devrait être la capitale du monde ! »

Martin n’aime rien tant qu’un public chaud bouillant et n’hésite pas à mouiller la chemise, notamment lors des enregistrements du Grand Cactus où il vient épauler le chauffeur de salle attitré pour faire monter en température les spectateurs présents en plateau. « C’est avant tout ce public-là que nous devons faire rire et qui conditionnera le rire des téléspectateurs », assure Martin qui est fait partie du programme depuis le début. « Nous en sommes à notre dixième saison et pas loin de cent-soixante épisodes et, petite fierté, je suis le seul comédien présent à avoir participé à toutes les émissions. »

Un succès colossal et une longévité formidable pour le programme phare de la RTBF. « Nous en sommes les premiers surpris », reconnait Martin avant de tenter d’expliquer la réussite du Grand Cactus. « Il n’existe nulle part ailleurs en francophonie une émission pareille. Nous bénéficions d’une totale liberté d’expression et apportons une dose régulière d’humour aux gens. En outre, il règne un véritable esprit de famille. Jérôme de Warzée, et c’est là l’un de ses talents, a su réunir une équipe de personnalités qui se fondent dans un collectif où l’égo n’a pas sa place. Les téléspectateurs perçoivent cette bonne entente et allument leur tv pour, finalement, se retrouver comme en famille ou entre amis. »

Si le Grand Cactus réalise d’excellentes audiences en Belgique, il s’exporte aussi très bien à l’étranger. « C’est la force des réseaux sociaux qui nous offrent une ouverture incroyable. Cela démontre que le public francophone est beaucoup plus proche qu’on ne le croit », analyse Martin qui a déjà croisé, au Sénégal, en Tunisie ou en Corse des aficionados de l’émission. « Le Belge est parfois trop humble et ne croit pas assez en la réussite de ce qu’il entreprend. Pourtant, Liège devrait être la capitale du monde (rires) ! Je suis très fier d’être de Herve, de Liège, de Wallonie et de Belgique. Si comme beaucoup j’ai cette dualité entre mes racines et une volonté d’aventures et de découvertes, je suis très attaché à ma région et à mon pays. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai jamais souhaité gommer mon accent qui est un gage d’authenticité. »

Après près de deux décennies dans le milieu, Martin Charlier a toujours la banane. « Tant que je reste animé de cette envie de faire rire les gens, d’amener de l’humour et de la légèreté dans leur quotidien, je continue », conclut ce sympathique artiste.

Thiebaut Colot

Plus d’infos sur le Festival International du Rire de Liège : Festival International du Rire de Liège – Du 11/10 au 21/10/24 (festivalrireliege.com) , « Depuis 90 ans, Le Trocadéro fait rire et rêver des générations de spectateurs » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)

Pour (re)découvrir le portrait d’autres artistes qui se produiront durant le festival : « C’est quand même magique quand toute une salle se met à rire en même temps » — #Liégeois (liegeois-magazine.be) , « Le public liégeois est le meilleur des meilleurs publics » — #Liégeois (liegeois-magazine.be) , « Liège est ma ville porte-bonheur » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)

Crédits photo et visuel : DR

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