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Pierre Luxen, Trois-Pontois Président de l’Union Belge de la Chasse et de la Ruralité, se confie sur la pratique de la chasse et sa perception auprès du grand public après son passage sur le plateau de « .doc » sur Pickx+.
Aujourd’hui plus que jamais, l’écologie est au centre de nombreuses discussions et préoccupations, les dernières études prouvant qu’une partie significative de la jeune génération souffre d’éco-anxiété. Un sujet vaste et complexe qui polarise l’attention de nombreux militants, exacerbe les tensions entre différents courants de pensée et se retrouve – souvent malheureusement de façon trop accessoire – dans le programme de différents partis politiques.
Pickx+ s’est emparé de cette thématique sociétale dans son excellente émission « .doc ». Après la diffusion du film To the end qui suit le parcours de quatre militantes, plusieurs acteurs de la société civile étaient réunis sur le plateau pour aborder le greenwashing des festivals, les attaques d’œuvres d’art, le véganisme ou encore le surtourisme en Belgique. Adélaïde Charlier, fondatrice des marches pour le climat en 2019, Alain Scarzez ancien avocat et antispéciste convaincu, Vanessa Grangagnage, Directrice du Développement stratégique du Commissariat général au Tourisme et Pierre Luxen, Président de l’Union Belge de la Chasse et de la Ruralité mais aussi ingénieur agronome de formation ont ainsi pu plaider pour leurs causes et aborder leurs thèmes de prédilection.
Contacté par nos soins après l’enregistrement de l’émission, ce dernier a regretté que la ruralité soit « le parent pauvre au niveau des décisions politiques ». « C’est peut-être parce que lorsque les politiciens gravissent les échelons du pouvoir, ils désertent les campagnes pour les villes », ose Pierre Luxen, soulignant que les ruraux se sentent parfois un peu délaissés, certains villages étant livrés à eux-mêmes.
Durant l’émission, Alain Scarzez avait plaidé avec ferveur pour le véganisme et contre la chasse. « Mais de quel droit, nous, seule espèce sur 20 millions, pouvons-nous nous décréter maître des horloges, ayant le droit de vie et de mort sur ce qui nous entoure », avait-il lancé, ajoutant que se priver de protéines animales était non seulement nécessaire mais aussi « extrêmement aisé ».
« Concernant le véganisme, il ne faut pas oublier que l’homme est un omnivore et je crois que chaque personne doit être libre de choisir son régime alimentaire », plaide Pierre Luxen. « Quant à la chasse, vu tout ce qu’on entend et lit à ce propos, je peux comprendre ceux qui estiment que cette activité est cruelle. Cependant, je prône une chasse éthique et non une chasse business, dans le respect du bien-être de l’animal. Et je tiens à rappeler le rôle crucial de la chasse dans la régulation de la faune. »
Loin de faire l’autruche, ce Trois-Pontois reconnait la mauvaise image de la chasse et des chasseurs auprès du grand public. « Les chasseurs ont une très mauvaise image de marque. La plupart de nos concitoyens pensent que les chasseurs tirent à tort et à travers et ne respectent rien. Or, s’il existe bien évidemment des dérives et des moutons noirs, ce n’est là que la minorité », assure Pierre Luxen. « La population n’est souvent pas au courant des conditions drastiques et contraignantes qui entourent la pratique de la chasse. C’est pourquoi il est essentiel d’informer et de faire preuve de pédagogie. »
Chaque jour ou presque, Pierre est en forêt. « Un des aspects que j’aime dans la chasse, c’est ce contact avec la nature ainsi que le tas d’émotions positives qu’elle procure et la convivialité qui l’entoure. Le monde de la chasse est comme une grande famille », dévoile-t-il. « Cette activité est en outre très polyvalente, elle peut se pratiquer à l’affût, ou à l’approche – le pirsch – ainsi qu’à cor et à cri, trois mois dans l’année. »
Pour ce passionné, la chasse revêt un rôle important pour notre société. « C’est une activité d’utilité publique car elle contribue à réguler la population de gibier et permet ainsi un meilleur alliage entre la faune et la flore, surtout dans notre société urbanisée », affirme Pierre. « Cela aide à réduire les dégâts occasionnés sur l’agriculture, offrir davantage d’espaces vierges à la nature – qui ne peut pas toujours se réguler elle-même. »
En sa qualité de Président de l’Union Belge de la Chasse et de la Ruralité, Pierre milite pour une chasse éthique. « Nous ne défendons pas le lâcher intempestif d’oiseaux et sommes contre le nourrissage intempestif », certifie-t-il. « Nous sommes attentifs aux questions de sécurité, de restriction et aux notions éthiques. Il est indispensable de toujours réussir le tir le plus propre possible afin de ne pas faire souffrir inutilement l’animal, et de respecter celui-ci aussi bien avant que pendant et après la chasse. Il faut que la chasse soit la plus naturelle possible. »
Conscient qu’il ne sera pas aisé de rassembler des opinions parfois totalement opposées, Pierre espère toutefois que la population pourra avoir, un jour, une meilleure perception de la chasse et des chasseurs. « Nous savons que nous vivons au vingt-et-unième siècle et qu’il faut évoluer. Mais pour cela, il faut que nous soyons soutenus par les différents acteurs », conclut-il.
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Thiebaut Colot
Crédit photo : DR