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#Liégeois / Liégeois Magazine vous propose une analyse du secteur immobilier belge en compagnie d’Olivier Carette, administrateur délégué de l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier.
Dans son excellente émission documentaire « .doc », Pickx+ proposait aux téléspectateurs de découvrir la face cachée du plus grand boom immobilier de l’histoire en Chine avec le film Dream Empire. Une diffusion suivie d’un débat en plateau sur une éventuelle crise immobilière en Belgique auquel participait Olivier Carette, administrateur délégué de l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier.
« Quand on parle de la situation immobilière en Belgique, il convient de scinder les choses car elle comporte différents secteurs tels le neuf, le secondaire existant, le résidentiel », précise d’emblée Olivier Carette lorsque nous l’avons joint après la diffusion de l’émission. « Pour le résidentiel neuf, la situation est très compliquée. »
Parmi les facteurs qui expliquent cette crise du logement, il y la montée des taux d’intérêts, celle du coût des matériaux, l’inflation et l’indexation des salaires. « D’autant plus que la situation économique globale est morose et que les répercussions des deux guerres en cours se font ressentir », ajoute Olivier qui constate une chute des ventes des logements neufs de 20%. « Par contre, les prix se maintiennent, ce qui n’est pas le cas pour l’immobilier existant qui voit son prix chuter de 10 à 15% car les acheteurs sont obligés de rénover afin d’avoir des performances énergétiques acceptables, ce qui se répercute sur le prix de vente. »
Globalement, la situation de l’immobilier en Belgique n’est pas pire que chez nos voisins. « C’est compliqué partout, notamment en France et au Luxembourg, même si les Pays-Bas s’en sortent mieux grâce à des mesures prises pour soutenir le secteur », constate notre interlocuteur qui voit quand même du positif se profiler à l’horizon grâce à différentes mesures comme la fiscalité immobilière, la baisse des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers ainsi que la fin de la période électorale. « Avec la réduction du droit d’enregistrement en Wallonie, les politiques ont pris une décision forte même si celle-ci n’a pas été suivie à Bruxelles », assure l’administrateur délégué de l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier qui plaide également en faveur d’une réduction à 6 ou 9% de la TVA pour l’immobilier neuf. « Nous avons bon espoir de sortir de ce marasme à la mi-2025. »
Reste que pour les jeunes, l’accès à la propriété demeure particulièrement difficile, pour ne pas dire impossible pour certains. « C’est malheureusement une réalité », déplore Olivier. « Les banques demeurent frileuses à accorder un premier prêt, la situation économique ainsi que le vieillissement de la population font que les parents ont moins les moyens de soutenir leurs enfants pour leur première acquisition. Cela devient vraiment compliqué pour un jeune ou une personne isolée de devenir propriétaire. »
Une des solutions prônées par Olivier est tout simplement l’augmentation de l’offre de logements. « Actuellement, elle est insuffisante », affirme-t-il. « S’il y a davantage d’appartements proposés à la vente, le prix de ceux-ci se stabiliserait ou pourrait même décroître. » Une volonté de construire davantage qui rejoindrait également la demande croissante en logements sociaux. « Il faut soutenir le secteur de l’immobilier neuf et relancer la production », conclut Olivier.
L’émission .doc est disponible en replay sur Pickx+.
Thiebaut Colot
Crédit photo : DR