«
Il reste encore quelques jours pour contribuer à aider le Cercle du Laveu à poursuivre ses missions culturelles et sociales et à assurer au n°45 de la rue des Wallons un usage communautaire des lieux pour les nonante-neuf prochaines années.
Depuis une quinzaine d’années, le Cercle du Laveu, espace culturel autogéré, propose chaque semaine des projections de films mais aussi des concerts, des spectacles, des conférences et des ateliers avec la volonté affichée de promouvoir la diversité des formes et des langages en sortant des sentiers battus. Sa programmation est fondamentalement collective, bénévole et autogérée… Et ça fonctionne !
« Effectivement, toutes nos décisions sont prises collégialement », confirme Elise qui fait partie de l’équipe du Cercle du Laveu qui compte une vingtaine de membres de divers horizons. « Chaque année, de nouveaux arrivent, nous pouvons ainsi toujours compter sur de nouvelles forces vives. »
Cette gestion collective est une force pour celle qui habite depuis plusieurs années dans le quartier. « C’est un lieu où l’on apprend à travailler ensemble, à trouver des compromis. C’est un apprentissage hyper précieux », souligne Elise.
Au Cercle du Laveu, des films sont projetés tous les dimanches et ceux-ci s’articulent autour d’un thème qui change tous les deux mois. Mais des concerts, des conférences et d’autres animations font également vivre ce lieu singulier qui est également mis à la disposition d’autres associations lorsqu’elles ont besoin ponctuellement, d’un espace. « Cela devient rare des lieux de culture accessibles comme celui-ci », observe celle qui bosse dans le cinéma. « Nous essayons de programmer des œuvres plus confidentielles, de sortir des sentiers battus pour faire découvrir de véritables petits trésors alors que notre fréquentation est hyper variable. »
Le bâtiment qui abrite le Cercle du Laveu est proposé à la vente depuis quelques mois, obligeant le collectif à se positionner. « Nous en sommes locataires pour un loyer modique et n’aurions jamais imaginé l’acheter s’il n’avait pas été mis en vente », précise Elise. Le projet du groupe a mûri et l’objectif est désormais de rassembler les fonds nécessaires pour acquérir le bâtiment et lui assurer, via un bail emphytéotique, une fonction culturelle et sociale ad vitam aeternam, ou presque. « Si l’objectif premier est de conserver les murs pour faire vivre la programmation culturelle du Cercle du Laveu, le projet de rachat est avant tout porteur d’un autre enjeu de taille : préserver un espace commun pour les générations à venir », expliquent les membres du Cercle.
Concrètement, les bénévoles du Cercle du Laveu désirent mettre le n°45 de la rue des Wallons définitivement à l’abri du marché spéculatif pour y accueillir durablement des collectifs et associations qui développent des activités collaboratives et non lucratives. Grâce à un procédé juridique complexe – la Fondation « Mur par Mur » achètera le bâtiment et en rétrocèdera l’usage à l’ASBL du Cercle du Laveu via un bail de 99 ans – déjà utilisé par la Cafétéria Collective Kali, l’usage communautaire des lieux pourrait être garanti.
Bien évidemment, l’argent reste le nerf de la guerre. Pour mener à bien ce projet ambitieux et nécessaire pour la communauté, le Cercle du Laveu a lancé une grande levée de fonds depuis novembre 2024. Un premier palier de 85 000 euros a rapidement été franchi, le second de 160 000 euros l’a été également, preuve de l’engouement de cette initiative porteuse de sens. « S’il n’y a pas de couleur politique au Cercle du Laveu, il y a toutefois une certaine dimension militante dans la manière dont nous fonctionnons – cette façon de réfléchir ensemble et d’œuvrer collectivement – et les thèmes que nous abordons peuvent susciter la réflexion et le débat », remarque Elise.
Alors que la campagne se terminera à la fin du mois de février, la cagnotte culminait, le 18 février, à 170 000 euros, encore assez loin du dernier palier fixé à 240 000 euros. Cette somme permettrait au projet du Cercle d’être viable, même si l’asbl venait à perdre ses subsides, et de limiter l’emprunt bancaire à 35% du montant total.
Il reste donc quelques jours pour contribuer à une cause juste à une période où, selon les déclarations de certains décideurs, la culturelle ne semble plus guère essentielle.
Plus d’informations : Le Cercle du Laveu – Cinéma etc. , Facebook
Pour faire un don : Faire un don
Thiebaut Colot
Crédits visuels : Cercle du Laveu