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« Pour moi, une semaine c’est sept lundis ! »

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Valentin Moniquet vit une véritable success story de l’autre côté de l’Atlantique en travaillant pour le Thunder d’Oklahoma City, l’une des meilleures équipes de NBA.

Pour celles et ceux qui sont peu ou pas familiers du basketball, la NBA est tout simplement le must absolu. Une ligue fermée comprenant 30 franchises (équipes) réparties sur l’ensemble du continent nord-américain (il existe une équipe à Toronto), réunissant les meilleurs basketteurs du monde et suivie par des centaines de millions de fans partout sur le globe. Une compétition d’excellence où les superstars sont payées des dizaines de millions de dollars, où des matchs ont lieu tous les jours devant 20 000 spectateurs et où les enjeux sportifs et financiers sont colossaux.

Dans cette ligue de très haut niveau, les places sont chères et, depuis le début de la saison, les Belges peuvent encourager le Bruxellois Toumani Camara qui a la chance de briller sous le maillot des Blazers de Portland. A 2400 kilomètres de l’Oregon, à Oklahoma City, un autre Belge, Liégeois cette fois, s’illustre. Préparateur sportif de la franchise du Thunder cette année, Valentin Moniquet a vu son contrat être prolongé pour les deux prochaines saisons. « Ce nouveau contrat représente énormément pour moi car il s’agissait initialement d’un poste non-renouvelable devant permettre de lancer de jeunes kinés et préparateurs physiques chaque année », dévoile cet ancien du Sport-Etudes-Basket de Liège Atlas. « Il était donc clair au départ que je n’allais être là que pour une saison. Or, j’ai su prouver ma valeur aux dirigeants qui ont décidé de me conserver deux années de plus. Susciter ainsi l’intérêt d’une franchise NBA qui a accès aux meilleurs kinés et préparateurs physiques du monde est une vraie satisfaction. »

Avant d’arriver en NBA, Valentin avait déjà pu se familiariser avec le sport US à l’Université d’Iowa« Nous avions déjà d’excellent moyens mis à notre disposition », poursuit le jeune Liégeois. « Mais ce qui me frappe en NBA, c’est l’importance donnée aux détails, la manière dont les choses doivent être faites pour coller aux standards du Thunder et de la ligue. Cela implique une grande rigueur. »

Dans l’état des tornades, Valentin a la chance de bosser avec deux phénomènes : Shai Gilgeous-Alexander, candidat pour le trophée de MVP (meilleur joueur de la saison), et Chet Holmgren, en lice pour celui de Rookie of the year (meilleur débutant). « Il y a évidemment une part de travail car tu n’atteins pas ce niveau de performance par hasard », souligne-t-il. « Mais dans le sport encore plus que dans d’autres domaines, il faut posséder un profil unique. Chet et Shai possèdent ce profil atypique et c’est indispensable pour briguer le top du top. Les superstars NBA sont uniques et pour atteindre ce statut, il faut donc avoir ce profil atypique, travailler dur et profiter d’un bon environnement et d’un staff compétent. »

Avec le Thunder, Valentin vit une saison de rêve. La franchise d’OKC figure parmi les meilleures de la ligue et, grâce à son excellent bilan, devient un candidat crédible pour le titre ! « La saison se passe bien pour le moment, sans doute encore mieux que ce qu’espéraient les dirigeants, le staff, les joueurs et les supporters », reconnait ce passionné. « Cependant, tout le monde garde les pieds sur terre. Autant les joueurs que le staff sont habitués à gérer la pression. Toutefois, nous sentons une certaine excitation. En début de saison, la salle était remplie à 80%. Maintenant, c’est pratiquement sold-out à chaque match avec des spectateurs qui viennent parfois de très loin. Il y a très clairement un engouement qui se crée et de nombreux spécialistes n’hésitent pas à affirmer que notre équipe est la plus belle à voir jouer pour le moment. »

Un niveau d’excellence qui nécessite certains ajustements. « Si tu ne décides pas de sacrifier ta vie pour ton travail, cela n’ira jamais », assure Valentin qui a complètement adopté la mentalité américaine. « Pour moi, une semaine c’est sept lundis ! Il n’y a pas de jour de repos et c’est très compliqué de planifier des activités privées durant la saison. Parfois les journées de boulot sont courtes, parfois elles sont très longues. Mais c’est un job de rêve et je suis conscient de l’opportunité que je me suis créée pour être ici. Ce n’est peut-être pas une activité que tu peux avoir à 55 ans avec des enfants – c’est d’ailleurs pour ça que nous avons un staff assez jeune – mais j’ai clairement décidé de sacrifier ma vie privée pour le boulot afin de voir où cela peut me mener. » Une vision qui a déjà permis à ce Liégeois de se bâtir une place au soleil outre-Atlantique alors que le meilleur, nous en sommes persuadés, reste encore à venir.

Thiebaut Colot

Adret & Ubac