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« Une œuvre d’une poésie folle et d’une contemporanéité et d’une puissance terriblement actuelles »

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Vingt-quatre ans tout pile après avoir été joué pour la dernière fois à Liège, Kát’a Kabanová du compositeur tchèque Leos Janácek fait son grand retour à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège.

Certains n’étaient encore même pas nés la dernière fois que Kát’a Kabanová fut proposé dans la Cité ardente. Une absence de vingt-quatre ans qui trouvera son épilogue à partir de ce dix-huit octobre et jusqu’au vingt-six du même mois pour cinq représentations.

Jouée pour la première fois le 23 novembre 1921 au Théâtre National de Brno, Kát’a Kabanová est le sixième opéra du compositeur tchèque Leos Janácek, âgé de 67 ans à l’époque et alors reconnu dans le monde entier pour son talent. Ecrite par Leos Janácek à une période compliquée de sa vie, cette œuvre, inspirée d’une pièce du dramaturge russe Alexander Ostrovsky, se nourrit de l’influence de la littérature russe et tchèque et de musiques folkloriques de sa région.

Plus que centenaire, ce récit d’une femme lumineuse, d’une immense force de vie, est pourtant « une œuvre d’une contemporanéité et d’une puissance terriblement actuelles, empreinte d’une poésie folle », selon Aurore Fattier, en charge de la mise en scène. « J’aime dire que nous proposons une lecture « écoféministe » de cet opéra : avec mon équipe artistique, nous avons choisi d’inscrire l’intrigue dans un temps qui pourrait être un futur proche, sur une terre désolée où la guerre n’est pas loin, où la nature tente de survivre, alors que la crise écologique et climatique est à l’œuvre », explique la metteuse en scène qui entretient notamment un lien fort avec le Théâtre de Liège. « Notre scénographie, proposant un morceau de lande abîmé hyperréaliste le long des rives de la Volga, évocation lointaine du tableau Bord de la Volga du peintre Koustodiev, pourra se transfigurer grâce à la lumière et devenir un espace quasi-fantastique, où la force du corps de Kát’a, jeune, désirant, puissant et son chant, pourront éclater, malgré tout. » Et d’ajouter : « Cette partition musicale sensible, post-romantique, cinématique, d’une grande force contemporaine, nous entraîne dans des paysages intérieurs orageux, empreints d’une Russie reculée, accidentée, violente, sensuelle. »

La direction musicale est confiée à Michaël Guttler qui officiera pour la première fois à Liège après des passages remarqués à Saint-Petersbourg, Milan, Bonn et Bologne. Ce sont de nouveaux venus également, Marc Lainé et Stephan Zimmerli, à qui fut confiée la lourde tâche de créer les décors de cet opéra qui devrait surprendre une bonne partie du public.

Dans le rôle phare, Anush Hovhannisyan fera, elle aussi sa première apparition sur la mythique scène liégeoise. Anton Rositskiy, Nino Surguladze – l’une des mezzo-sopranos les plus en vue de sa génération – ainsi que Magnus Vigilius, Jana Kurucova, Dmitry Cheblykov, Alexey Dolgov, Daniel Miroslaw et Anne-Lise Polchlopek complètent la distribution.

Après une ouverture particulièrement réussie avec une exceptionnellement enthousiasmante version de La Traviata et avant le très attendu Giselle, nul doute que l’Opéra Royal de Wallonie-Liège devrait à nouveau afficher complet, ou presque, pour le retour de Kát’a Kabanová dans la Cité ardente.

Infos et réservations : Page accueil – L’Opéra Royal de Wallonie – Opéra Royal de Wallonie-Liège (operaliege.be)

Thiebaut Colot

Crédit photos – J.Berger – ORW-Liège

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