Alors que Wout Van Aert est toujours en jaune sur le Tour de France, Kévin Van Melsen vient d’annoncer au travers d’un touchant témoignage sa retraite à l’issue de cette saison.
Le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert a annoncé sa décision via un touchant témoignage publié sur le site de son équipe et sur les réseaux sociaux. « Aujourd’hui est venue l’heure de vous faire part de la fin d’un important chapitre de ma vie ! J’ai décidé d’arrêter ma carrière en tant que cycliste professionnel à la fin de cette saison. Même si cette décision est mûrement réfléchie depuis un moment maintenant, j’aurai certainement un gros pincement au cœur pendant les mois qui arrivent », commence le coureur originaire de Verviers. « Un chapitre de 23 ans de compétitions dont 12 années en tant que professionnel. Une carrière professionnelle qui n’a pas été un long fleuve tranquille avec de multiples opérations et ennuis de santé au debut de celle-ci. J’ai malgré tout toujours su me relever et repartir de l’avant ! Que de souvenirs depuis l’âge de 13 ans avec de nombreux voyages, de nombreuses victoires chez les jeunes avec en prime le championnat de Belgique sur route junior. Toute ma jeunesse je l’ai passée au sein du VC Ardennes avec une belle bande de copains et des souvenirs inoubliables. Nous étions toujours bien entourés et j’ai eu la chance d’avoir croisé le chemin de mon premier entraîneur Jean-Marie Ledent. Une icône de ce club qui a su me mettre sur le bon chemin dès mon plus jeune âge. Ensuite était venu le temps d’essayer d’atteindre mon objectif de passer un jour professionnel, c’est donc en 2009 que j’ai rejoint la structure dans laquelle je suis actuellement, anciennement appelée « Vérandas Willems » qui évoluait à cette époque au niveau continental. Je me souviens encore de ce premier rendez-vous dans une station Essence pour signer ce premier contrat en compagnie de Jean-François Bourlart ! J’étais loin d’imaginer que 14 ans plus tard nous serions toujours ensemble dans la même structure ! Je n’ai certes pas récolté de gros résultats malgré que j’en était peut-être capable. Mais aurais-je pu faire une aussi longue carrière ?! »
Kévin Van Melsen évoque ensuite sa carrière, ses déceptions et ses fiertés. « Je n’ai pas toujours eu la chance de mon côté, comme à Paris-Tours 2014 où j’avais le podium quasiment assuré avant un problème de chaîne à quelques kilomètres de l’arrivée », rappelle-t-il. « Dès mon début dans l’équipe, j’y ai trouvé ma place. Celle d’un équipier sur qui on peut toujours compter. Grâce à cela, j’ai toujours été récompensé par un nouveau contrat. Mais pas seulement.. J’ai eu l’occasion de parcourir le monde entier et de participer aux plus grandes courses du monde. J’ai quasiment fait toutes les classiques, un tour d’Espagne, et l’apothéose en 2019 avec le Tour de France. Des moments inoubliables, des rencontres extraordinaires. Que ce soit avec mes équipiers, notre staff mais aussi avec tous les sponsors. Des moments très difficiles aussi. La perte de 2 équipiers, Rob Goris et Antoine Demoitié qui nous ont quittés bien trop tôt !! »
Le coureur ne manque pas de remercier ses proches et ses supporters. « Si j’ai pu arriver là où je le voulais depuis si jeune, je le dois en grosse partie à ma famille. Mes parents qui se sont coupés en deux pour m’accompagner chaque week-end sur les compétitions, et qui me suivent toujours 23 ans plus tard. À mon frère et à ma sœur qui m’ont toujours soutenus alors que j’ai monopolisé une grosse partie de l’attention durant toutes ces années. Je les remercie de ne m’en avoir jamais tenu rigueur. Et évidemment Ophélie que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à cette équipe et avec qui j’ai fondé une merveilleuse famille ! Être la femme d’un coureur, d’autant plus quand on a des enfants en bas âge, n’est pas une chose facile à gérer au quotidien. Malgré la difficulté que cela comporte, elle a toujours été à mes côtés pour me soutenir et me suivre dès qu’elle le pouvait! Sans cette famille extraordinaire il m’aurait été impossible de pouvoir faire de mon hobby, mon métier ! J’ai également eu la chance d’avoir des supporters incroyables qui ont toujours été là pour m’épauler que ce soit dans les bons comme dans les moins bons moments ! J’ai pu compter aussi sur de supers compagnons d’entraînement tout au long de ma carrière », souligne-t-il. « Je pense énormément à Robert, lui qui m’a certainement le plus supporté et qui nous a malheureusement quitté bien trop tôt ! Un énorme Merci à José, mon pilote quand je roule derrière le scooter, toujours de bonne humeur que je roule 2h ou 6h et peut importe les conditions climatiques ! Toujours disponible pour me conduire à l’aéroport ou autre… Je suis fier d’avoir pu parcourir ce long chemin. Le vélo a été pour moi une superbe école de vie, cela m’a permis de m’affirmer, de me dépasser et d’avoir une force de caractère pour pouvoir toujours se relever même dans les moments les plus difficiles ! Merci à mon équipe, tous mes Directeurs Sportifs, soigneurs, mécaniciens, médecins, kinésithérapeutes, secrétaires, responsables de presse ainsi que nos sponsors ! Sans toutes ces personnes mon rêve de coureur professionnel n’aurait jamais pu se réaliser ! »
Après Boris Vallée (dont nous dressions un large portrait dans notre édition de Mai), c’est un autre super coureur « verviétois » qui va pendre son vélo au clou. Ciao l’artiste !
T. C.