Le monstre sacré du cinéma français retrouve l’univers du plus célèbre des écrivains liégeois dans Les Volets verts.
Georges Simenon est sans doute l’un des meilleurs romanciers liégeois de l’histoire. Et s’il a accédé au rang d’icône littéraire grâce à sa série des Maigret, cet auteur prolifique a également écrit de jolies histoires loin du 36, Quai des Orfèvres. Les Volets verts font partie de cette production – à l’instar de Les Chaussures italiennes d’Henning Mankell – différente de l’écrivain liégeois. Dans ce beau texte paru en 1950, Simenon dresse le portrait d’un monstre sacré, Jules Maugin, un acteur au sommet de sa gloire dans les années 70. Sous la personnalité célèbre, l’intimité d’un homme se révèle.
Qui mieux que Gérard Depardieu, lui-même monstre sacré du cinéma français et dont l’appétit pour les « bonnes » choses de la vie et la poésie semble faire écho à ce personnage fictif, pouvait incarner Jules Maugin ? Poser la question, c’est déjà y répondre. L’immense acteur français retrouve par ailleurs la plume de Simenon après avoir récemment incarné Maigret au cinéma.
Dirigé par Jean Becker et avec la complicité de Jean-Loup Dabadie (au scénario), de Benoit Poelvoorde et Fanny Ardant, « Gégé » livre une partition sans fausse note. Dans cette tranche de (fin de) vie, l’acteur français ne joue pas : il est. Les superbes décors d’époque – le Boeuf sur le toit, la jolie maison du Cap d’Antibes, le Paris des années 70 – et la complicité qui unit ce trio d’acteurs permettent à cette jolie histoire de toucher au coeur.
Thiebaut Colot
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