Jolie histoire que celle vécue par le BC Réveil, un club de basket qui a repris vie voici bientôt de deux ans.
Le sport amateur est régulièrement le théâtre de jolies histoires. Celle du BC Réveil en fait indubitablement partie. « Il y a des années, le grand-père de Christophe et Nicolas Henri avait fondé un club, le BC Réveil, et les deux frangins, qui ne jouaient plus ailleurs, souhaitaient relancer le cercle familial », me racontait, il y a dix-huit mois, David Vieujean.
Les deux frères, bien connus dans le monde de la balle orange, se lançaient alors le pari de faire renaître de ses cendres le BC Réveil, fondé dans les années 40 par leur grand-père Victor Bovy et qui fut royal (c’est à dire qu’il comptabilisa plus de cinquante années d’existence). Le BC Réveil 2.0 voyait ainsi le jour, héritant du matricule 2731 et prenant ses quartiers dans la salle du Collège Saint-Louis à Liège. Un effectif compétitif était constitué et au terme de la première saison, les « Réveillés » décrochaient le titre en quatrième provinciale et la montée à l’échelon supérieur.
Pour la deuxième saison depuis sa renaissance, le BC Réveil continue d’enchainer les excellents résultats. Samedi dernier, les « Réveillés », deuxièmes au classement général derrière le Croatia Oupeye (un autre club surprenant dont nous vous avions déjà conté l’histoire), ont d’ailleurs remporté le choc de P3B en venant à bout, 86-84 en prolongation, d’Harimalia, troisième de cette série passionnante. Une rencontre plus que particulière puisque, pour l’occasion, Nathalie Schianchi, la compagne du coach des Abeilles, et son frère « Tchan » – qui avait joué sous les couleurs du BC Réveil – ont tenu à rapporter des vareuses collector de l’ancien Réveil. « Déjà au match aller, ils avaient arboré ces maillots », souligne Nicolas Henri. « Nous fûmes très touchés par ce geste. C’était un moment assez solennel, empreint de nostalgie. Un joli clin d’œil à notre grand-père qui suscita pas mal d’émotions. »
« Donner, recevoir, partager : ces vertus fondamentales du sportif sont de toutes les modes, de toutes les époques. Elles sont le sport. » (Aimé Jacquet)
Parce que si sur le terrain les deux équipes ne se firent pas de cadeaux, le fairplay et la bienveillance ont entouré cette rencontre qui permet aux « Réveillés » de croire encore au titre mais, surtout, d’envisager sereinement leur participation au tour final avec une possible montée – la deuxième en deux ans ! – dans la division supérieure, la deuxième provinciale. « Cette saison, nous figurons dans une belle série avec trois très bonnes équipes sur le papier. Et même si nous avons un raté notre grand rendez-vous contre le Croatia, nous avons vécu de belles rencontres et nous espérons pouvoir monter en P2 », explique ce presque quadragénaire.
L’actuel effectif du BC Réveil ne devrait pas trop changer la saison prochaine même si plusieurs renforts sont envisagés. « Nous savons que nous ne rajeunissons pas, que nous sommes un peu vieillissants, mais nous nous accrochons et, tout comme mon frère au coaching, nous restons des compétiteurs et nous nous sommes pris au jeu. Des matchs comme celui au Croatia, devant de nombreux spectateurs, nous rappellent ceux disputés à l’époque dans des divisions supérieures », sourit Nico. « Rejoindre la P2 serait vraiment génial car il s’agit finalement d’une petite élite. »
Les résultats du club liégeois sont excellents mais l’important est ailleurs : dans les valeurs véhiculées. « Au Réveil, c’est l’amitié avant tout. Nous sommes un club familial et d’amis », assure ce talentueux meneur de jeu. « Dans notre équipe, presque tous mes coéquipiers sont des amis d’enfance. Nous nous connaissons depuis gamins et avons joué ensemble bien des années. » Certains n’hésitent d’ailleurs pas à venir depuis Bruxelles ou le Luxembourg pour participer à cette belle aventure, mêlant amitié et esprit de compétition, comme une parfaite vitrine du basket amateur.
La saison prochaine, le BC Réveil comptera même une deuxième équipe, en quatrième provinciale ! « Laurent Fitschy et Tony Fernez s’en occuperont et elle sera constituée de nombreux parents de joueurs d’Esneux Saint-Louis United. Là aussi, l’amitié et la convivialité seront les maîtres-mots », conclut Nico avec la banane.
Thiebaut Colot
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