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« Ce rêve du Japon qui influença des artistes occidentaux majeurs il y a 150 ans »

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Le Pays du Soleil-Levant s’invite au Château de Waroux avec l’exposition « Monet, Van Gogh… Rêves de Japon » ! Un parcours artistique soulignant l’influence de l’art japonais et des estampes nippones sur les grands artistes occidentaux du 19ème siècle.

C’est dans la salle des mariages du splendide Château de Waroux que Grégory Philippin, Bourgmestre de la Ville d’Ans, Pascale Galhaut de l’Echevinat de la Culture et du Tourisme de la même ville et Jean-Christophe Hubert, historien de l’art et artisan chocolatier – Millésime Chocolat, c’est lui ! -, présentaient la toute nouvelle exposition « Monet, Van Gogh…. Rêves de Japon ». « Cette exposition montre comment il y a 150 ans, des artistes européens mondialement connus ont reçu l’amour du Japon, ce rêve du Japon – où ils ne se sont pas forcément rendus – et à quel point cela a pu les influencer », présente Jean-Christophe Hubert, Commissaire de cette expo d’envergure qui sera accessible jusqu’au 14 avril 2024, du mardi au dimanche de 14 heures à 18 heures. « C’est une manière de mettre à l’honneur la culture japonaise en choisissant un angle original qui tend à démontrer que la passion que vouent les Européens – notamment les jeunes avec les mangas – à la culture nipponne n’est pas neuve et remonte au 19ème siècle. »

Après les quelques bavardages d’usage, direction les salles du bas pour commencer la visite avec les explications précieuses de Jean-Christophe Hubert. Le rez-de-chaussée est consacré au Japonisme, terme utilisé pour la première fois par le critique d’art Philippe Burty, qui désigne un mouvement artistique d’une quarantaine d’années durant lesquelles l’art et la civilisation japonaise vont influencer les artistes et écrivains occidentaux. « A partir de 1850, le Japon va s’ouvrir au monde, notamment en participant à quatre Expositions Universelles, et énormément d’objets nippons vont envahir le monde occidental, dont des estampes qui vont rapidement faire fureur », rappelle notre guide du jour. Ces estampes, véritables cartes postales représentant des paysages du pays du Soleil-Levant, vont être largement diffusées et suscitèrent un engouement sans précédent, notamment auprès d’artistes en vue de l’époque : Monet, Degas, Van Gogh et Toulouse-Lautrec en tête. « Ils les collectionnaient. Toulouse-Lautrec en possédait 241, Van Gogh près de 600 même si celles-ci étaient parfois de piètre qualité. »

« La vie est une lumière devant le vent. » (Proverbe japonais)

Ces vues du Japon séduisent par leur composition, leur harmonie, par la puissance qu’elles dégagent à l’instar de La Vague de Kanagawa, le chef d’œuvre de Hokusai, qui attire immédiatement l’œil ou ces représentations du Mont Fuji, montagne sacrée et symbole de beauté absolue, stable, éternelle. « Il faut remarquer l’utilisation du bleu de Prusse importés par les Hollandais », pointe Jean-Christophe Hubert. « La capacité à fixer un instant immédiat avant l’apparition de l’impressionnisme est clairement une influence de l’art japonais en Europe, tout comme l’organisation spatiale des œuvres avec des lignes directrices fortes, des similitudes avec ce qui sera plus tard la ligne claire en bande dessinée, la proximité des détails, la manière de jouer sur les couleurs. » Des éléments qui se retrouvent dans les tableaux des artistes français rassemblées pour l’occasion et provenant tous, comme les estampes, de collections privées. « Les Japonais étaient doués dans la composition. Ils construisaient leurs dessins, la plupart très apaisants, pour amener le regard vers un point précis », ajoute Jean-Christophe Hubert avant d’expliquer que Vincent Van Gogh, exalté, s’était pris de passion pour les Vues du Mont Edo au point d’en reproduire certaines.

A l’étage, le focus est mis sur différents grands artistes japonais de l’époque : Hokusaï, Hiroshige, Moronobu ou Utamaro. Ce dernier se passionne pour les portraits et son travail avait fortement impressionné Vincent Van Gogh et Toulouse-Lautrec dont la série Elles se rapproche des Fleurs de Edo. Hiroshige, avec Les cinquante-trois stations du Tokaido, représente lui le Japon populaire profond, grâce à des scènes de la vie quotidienne pour lesquelles huit couleurs, au maximum, sont utilisées. Certaines des dizaines de ces magnifiques estampes se révèlent incroyablement modernes et actuelles – nous croirions voir des planches tirées de mangas récents -, achevant ainsi de convaincre de l’absolue nécessité de se rendre au Château de Waroux pour profiter d’une exposition aussi passionnante sur le fond qu’exaltante sur la forme.

Plus d’infos : Expositions — Chateau de Waroux (ans-ville.be)

Thiebaut Colot

Crédits photos : Château de Waroux

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